En visitant hier la wilaya de Annaba, Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, a constaté que la région recèle d'énormes potentialités touristiques. La wilaya a accueilli 4 millions d'estivants qui ont fréquenté 15 plages autorisées à la baignade. Les plus fréquentées sont celles de la commune de Annaba. « Nous constatons que les séjours sont de courte durée (4 à 5 jours). On s'inscrit dans une norme internationale de l'OMT qui a tendance à relever que la plupart des séjours sont de courte durée. Annaba ne connaît pas de tourisme de masse étant donné que nous n'avons pas voulu développer les campings sauvages. C'est au stade de la maturation et de la réflexion », souligne le directeur du tourisme. La wilaya de Annaba possède une quarantaine d'hôtels qui regroupent 3000 lits, dont 12 classés. Il y a des hôtels urbains et balnéaires au nombre de 5. Les établissements hôteliers sont équipés en majorité de piscines. En matière de protection de l'environnement, Annaba la Coquette reste l'une des villes où les plages sont les moins polluées. Cette saison semble se terminer dans de bonnes conditions. Le taux de décès par noyade est nul. Les consignes de la Protection civile ont été appliquées avec plus de rigueur, même si certains accidents ont été enregistrés suite à des imprudences. 17 projets touristiques sont en cours de réalisation, dont 2 hôtels assez grandioses (3 et 4 étoiles). Ils vont être opérationnels au plus tard fin du premier trimestre 2005. Deux autres hôtels non classés seront mis en exploitation à la même période, ce qui va augmenter la capacité d'accueil de 3200 lits. « Un apport appréciable dans un premier temps », selon le directeur du tourisme. Annaba a un plan de développement du secteur (2004-2009). Plusieurs projets seront inscrits et implantés dans les zones d'expansion touristique (ZET). Cela amènera un plus en matière de capacités additionnelles (environ 10 000 lits).Deux ZET ont pu être sauvegardées et ont échappé ainsi à la tyrannie des pseudo-investisseurs (ZET de Seraïdi et de Chetaïbi). La première occupe 1375 ha pour une superficie aménageable de 80 ha et la seconde s'étale sur 900 ha pour une superficie aménageable de 40 ha. S'y ajoutent les 40 ha de la ZET de Annaba. Ces zones ont connu quelques problèmes car la plupart des terres étaient privées et ont fini par être détournées de leur vocation touristique. « Depuis 1990, on peut affirmer qu'elles sont très bien protégées et restent totalement vierges. Elles sont disposées à recevoir des infrastructures touristiques de haut niveau », commente le directeur du tourisme. Mohamed Seghir Kara a encore une fois insisté pour dire que « seuls les grands projets seront retenus et il n'est plus question de laisser le secteur entre les mains des bricoleurs et de ceux qui dénaturent les sites sous couvert d'investissements touristiques ». Le message est passé cinq sur cinq et les élus locaux sont décidés, selon leurs propres déclarations, à stopper « le gâchis et l'anarchie » et à permettre à Annaba de jouer un rôle de premier plan dans l'essor du tourisme. Cette ville connaît actuellement une effervescence estivale particulière. Sur les plages du centre-ville, des familles, des groupes de jeunes et des estivants venus de différentes régions profitent des joies de la mer jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les ambiances nocturnes ont un cachet particulier. Annaba est plus coquette que jamais. Elle joue à fond la carte de la séduction.