En visitant hier la wilaya de Skikda, Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, a constaté qu'une grande partie des zones d'expansion touristiques (ZET) a été protégée des agressions. Cependant, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour que cette région puisse devenir un grand pôle touristique. Huit ZET ont été identifiées à Skikda : El Marsa, une plage bien ensoleillée au sable fin de bonne qualité et qui convient au tourisme de séjour, les Ruines saintes, Ben M'hidi- Les Platanes, où 50% de sa superficie ont été envahis par des habitations qui n'ont rien de touristique et où gisent encore les épaves de deux bateaux échoués (le Kastor et le Tenerife), la Grande Plage à la vue panoramique sur la baie de Skikda, Oued Bébé, la baie de Collo, Tamanart et Marset Izitoun. Dix-sept plages sont autorisées à la baignade. L'année dernière, elles avaient accueilli 9 millions d'estivants, et ce chiffre risque d'être atteint cette saison au regard du grand rush que connaît cette région depuis l'ouverture de la saison estivale. Tout est à découvrir et à photographier. A Collo, chaque année, les vacanciers affluent pour se perdre dans ses plages de rêve. Selon le directeur du tourisme de la wilaya « 55% des estivants ont choisi Collo pour planter leur parasol ». Il ajoute que « la région est propice au tourisme culturel car plusieurs civilisations sont passées par là ». Comme d'habitude, le ministre a affirmé qu'« il est impératif de protéger les zones touristiques ; il faut lutter contre les dépassements, mettre hors jeu les pseudo-investisseurs et encourager les grands projets de professionnels qui ont une expérience avérée dans l'activité touristique ». Il exhorte les responsables locaux à prendre leurs responsabilités et à refuser la politique du fait accompli. « L'Etat est plus que jamais décidé à reprendre son dû et à défendre ses intérêts », a ajouté le ministre. M. Kara sait pertinemment que la mission de « reconquête des espaces perdus ou détournés » n'est pas une mince affaire et qu'il faudra un jour sortir le bâton pour imposer l'autorité. Profitant de sa visite, il a rencontré les investisseurs et écouté leurs préoccupations. Il a insisté pour rappeler que le tourisme est l'affaire de tous et que les choses telles qu'elles se présentent ne peuvent que nuire au secteur. « En plus des 174 ZET, on considère que l'ensemble de la côte algérienne est une zone d'expansion touristique. Il faut aller aussi vers des concessions sérieuses concernant les sites. Faites des annonces et, croyez-moi, les professionnels répondront à l'appel et transformeront les sites en véritables pôles d'attraction », leur a-t-il dit. Il a annoncé que le ministère du Tourisme est en contact avec celui de l'Environnement pour coordonner leurs efforts dans le domaine de la préservation de l'environnement car « il ne saurait y avoir de tourisme florissant dans un environnement dégradé ou pollué ». Le ministre a visité les stands du premier Salon régional du tourisme et des voyages, un geste qui se veut symbolique et qui encourage les investisseurs et les professionnels du secteur à redoubler d'imagination et à rivaliser d'ingéniosité afin de permettre au tourisme, longtemps confiné dans un discours politique sans grande conviction, de connaître une réelle relance.