Peut-on avoir une idée sur le potentiel en matière de valorisation des déchets dont nous disposons sachant qu'actuellement seulement 10% des déchets sont recyclés ? Selon des chiffres officiels, seulement 10% de nos déchets sont recyclés. Dans quels segments des déchets solides a-t-on le plus de potentiel valorisable et recyclable ? Les déchets, qu'ils soient issus des ménages ou du secteur des activités constituent un mélange de matières premières à séparer après usage. Si on parle de déchets ménagers, il faut savoir que l'Algérien génère pas moins de 300 kg par an de résidus dont 30,63%, soit 95 kg par an, sous forme d'emballages tous matériaux confondus et un peu plus de 54% de matière putrescible, soit 169 kg par an, potentiellement valorisables sous forme d'amendement pour les terres agricoles. Ces ratios rapportés au nombre d'habitants à l'échelle nationale constituent une valeur marchande de 38 milliards de dinars par an. Si on considère les 300 00 tonnes de déchets spéciaux générés chaque année en Algérie, leur valorisation constitue une valeur marchande de plus de 3 milliards de dinars. Ceci nous amène à dire que tous les déchets sont potentiellement valorisables quelles que soient leur origine et leur nature. Les centres d'enfouissement technique ont remplacé les décharges, mais des décharges sauvages pullulent ici et là. Comment concrétiser une bonne politique de valorisation dans ces conditions ? Les Centres d'enfouissement technique ou CET ne constituent qu'un maillon de toute la chaîne de gestion des déchets ; d'ailleurs, c'est l'infrastructure qui se trouve en bout de chaîne. Le CET n'est le réceptacle que des déchets dont le recyclage n'est pas viable techniquement et économiquement et qu'on appelle communément déchets ultimes. Initialement, les CET ont été réalisés pour éradiquer la pratique de mise en décharge sauvage. Malgré la persistance d'un certain nombre de points noirs, cette pratique est largement jugulée. Ceci dit, M. le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement s'attelle, dans le cadre d'une nouvelle dynamique, à faire des CET des centres de ressources à la place de lieux d'enfouissement tout court. Cette dynamique s'appuie également sur l'aspect économique du déchet qui était considéré uniquement sur son aspect environnemental vu le contexte qui prévalait. Le processus est mis en branle et les principaux leitmotivs sont le tri, la planification de la collecte, la valorisation, le partenariat… Les entreprises de recyclage se plaignent souvent d'obstacles en matière de collecte des déchets (ceux des entreprises publiques soumis aux enchères, ceux des privés durement négociés, une grande partie circule dans l'informel). Qu'est-ce qui est entrepris pour résoudre cette situation ? Les matières première issues des déchets, ou matières premières secondaires, constituent un intrant de substitution à la matière première vierge pour les process de transformation et ou de fabrication. Au même titre que les matières premières vierges, l'approvisionnement en matières premières secondaires obéit aux règles du marché. Donc, les investisseurs, dans leur étude de marché, doivent considérer cet aspect. Néanmoins, et dans le cadre de la prise en charge du déchet dans sa globalité, un certain nombre de mécanismes de facilitation sont à considérer afin de motiver l'investissement en la matière. La prise en charge doit se faire par filière, car les différents générateurs doivent déclarer régulièrement leurs flux de déchets et participer à la gestion de ces derniers. Quant au secteur informel, il constitue un acteur comme d'autres. Il suffit juste d'imaginer les mécanismes adéquats pour les motiver à s'inscrire dans le cadre des filières formelles.