Les habitants de la cité Sahel se plaignent de la dégradation de leurs conditions de vie et réclament l'intervention urgente des autorités locales. A quelques centaines de mètres seulement à l'est du chef-lieu de wilaya, Boumerdès, un petit chemin boisé mène vers un quartier appelé «Sahel», en raison de sa proximité avec le littoral. Anciennement, on l'appelait «Tchina», littéralement «Les orangers». On pourrait penser que c'étaient des jardins. C'étaient des vergers, que les anciens habitants se plaisent à se rappeler, en citant les exceptionnelles récoltes. Aujourd'hui, il en reste quelques traces : des arbres fruitiers asséchés, visiblement abandonnés. Renseignement pris, il s'avère que le champ appartenait à une EAC. Mais le séisme de mai 2003 avait, selon un habitant, contraint les autorités à y installer un site de chalets portant le nom «Sahel». Le relogement des sinistrés et la destruction des habitations ont laissé un paysage désolant : une décharge sauvage. Tout autour des cités construites dans le cadre du social, d'autres sous la formule LSP qui semblent en construction et un îlot d'habitats individuels, la plupart en piémont. «Sahel» est devenu un dépotoir, où l'obscurité règne, où la piste y est défoncée, des problèmes qui ont poussé les citoyens à faire plusieurs démarches auprès des autorités de la commune de Boumerdès, pour protester contre le gaz naturel qui ne leur est pas encore parvenu dans un pays considéré comme gros producteur de gaz, contre le manque d'éclairage public, l'exiguïté des classes dans les écoles primaires et le manque de salles de cours, contre l'absence totale d'équipements et le manque de commodités. En vain. Pourtant, la localité doit abriter le futur hôpital de 240 lits, la faculté de médecine et l'Ecole de formation paramédicale. Les citoyens proposent de transformer l'ancienne place des chalets -présentement décharge- en centre de vie où café, marché, supérette, mini-complexe sportif, poste et annexe de l'APC. Mais avant cela, la population demande des bennes à ordures de grandes dimensions et des rotations plus fréquentes des services d'hygiène, le curage des avaloirs et la remise en état des routes et des dalles des dortoirs avant les inondations provoquées après chaque pluie par le terrain en déclivité et les chantiers des cités et les tas de gravats abandonnés par Sonelgaz ou ses sous-traitants. Elle propose également de sauvegarder l'accès routier vers El Louz, pour éviter les embouteillages fréquents. A l'APC, on déclare «être conscients de la situation». Après un diagnostic, 4 milliards ont été alloués à Kahrif pour l'éclairage, dont la mise en place a commencé et une autre enveloppe a permis de finir les travaux souterrains pour les conduites. Selon le vice-président, Ibaouni, «le wali doit donner incessamment le feu vert pour le branchement du gaz». Quant aux fréquentes coupures de courant, on compte y remédier par l'installation de variateurs de tension. Enfin, on annonce des abris protégés. Le reste semble renvoyé aux calendes grecques, surtout suite au gel de plusieurs projets entrant dans l'amélioration des conditions de vie. Toutefois, la population perd patience et s'inquiète du sort des siens qui traversent en hiver et dans l'obscurité une banlieue semi-rurale avant de se rendre à l'école ou au travail. La question des délais de réalisation des projets et de remise en état des routes et des accès sont au centre des urgences.