Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, ira chercher, en toute quiétude, le quitus des sénateurs qui ont acquiescé, lors des débats en plénière, à l'ensemble du projet du gouvernement, estimant qu'il est en quelque sorte «un mal nécessaire» dans la conjoncture économique difficile actuelle. Après un examen réussi à l'Assemblée populaire nationale (APN), le gouvernement fera le déplacement, cet après-midi, au Conseil de la nation où il se pliera au dernier rituel qui lui permettra de mettre le texte de la loi de finances 2017 sur le bureau du président de la République pour l'ultime signature. Le passage au Sénat s'apparente, d'ores et déjà, à une simple formalité pour l'Exécutif, qui a fait l'essentiel en s'assurant l'adhésion de la Chambre basse du Parlement, il y a quelques jours, malgré la fronde des députés de l'opposition qui reprochent au gouvernement d'appliquer une politique d'austérité au détriment du pouvoir d'achat des Algériens. Aujourd'hui donc le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, ira chercher, en toute quiétude, le quitus des sénateurs qui ont acquiescé, lors des débats en plénière, à l'ensemble du projet du gouvernement, estimant qu'il est en quelque sorte «un mal nécessaire» dans la conjoncture économique difficile traversée actuellement par le pays. Les parlementaires de la Chambre haute du Parlement ont tout de même osé, lors de leurs prises de parole cette semaine, quelques critiques envers le ministère des Finances, l'accusant d'adopter à travers l'augmentation des taxes et impôts «des solutions de facilité» au lieu de lutter contre l'enrichissement illicite ou de récupérer les deniers publics soustraits au Trésor via la fraude fiscale et le transfert illicite de devises notamment. Des griefs brandis «à blanc» par des parlementaires qui n'ont aucune intention de bloquer les mesures décriées. Qu'ils soient du FLN, du RND ou du tiers présidentiel, les sénateurs ne manqueront certainement pas de voter sans sourciller, comme leurs pairs de l'APN, le projet du gouvernement, malgré les hausses budgétaires qu'il propose. Il faut savoir que certaines dispositions contenues dans le projet de loi sont qualifiées d'«antisociales». Il est ainsi du relèvement des taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui passera de 17% à 19% pour le taux normal et de 7% à 9% pour le taux réduit, ainsi que de la l'augmentation de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 1 à 3 DA/litre pour le gasoil et les trois types d'essence. Deux points qui ont notamment alimenté la polémique et mis le gouvernement au banc des accusés, sans pour autant l'amener à changer de stratégie pour 2017, voire pour 2018 et 2019, le nouveau budget ayant été préparé dans une optique prospective sur trois ans. Par ailleurs, en plus des augmentations de taxes et impôts, le PLF-2017 prévoit une suppression progressive dans les années à venir, soit à l'horizon 2019, du système de subvention des produits alimentaires notamment. Ainsi, selon le texte, ce sera «le passage à un système de transfert d'argent au profit des nécessiteux, afin de compenser les augmentations de prix découlant de l'abandon par l'Etat du système de subventions généralisé, induisant jusqu'à présent gaspillage, consommation outrancière et aggravation des disparités sociales». Un système d'aide directe aux catégories les plus fragiles est préconisé et devrait permettre d'appliquer les prix réels au lait, à l'huile et au sucre — des produits actuellement subventionnés — et d'ouvrir la voie à une liberté totale du marché, ce qui accentuera la flambée des prix de tous les biens de consommation, qu'ils soient locaux ou importés, grevant dangereusement le budget des ménages modestes mais aussi des classes moyennes. Les salariés seront en première ligne des «sacrifiés sociaux», dans le sillage de l'application de la loi de fiances 2017. En effet, en plus des augmentations citées ci-dessous (voir encadré), la loi de finances 2017 prévoit un rétrécissement des dépenses salariales par le biais du non-remplacement des fonctionnaires partant en retraite — soit quelque 11 338 postes —, l'élargissement de la période ouvrant droit à la promotion des fonctionnaires et le gel des recrutements.