Le procès en appel du jeune lieutenant de la Garde présidentielle, poursuivi pour une présumée «attaque contre la résidence d'Etat de Zéralda», a eu lieu mercredi dernier, au tribunal militaire de Constantine. Tenu à huis clos, le procès s'est terminé par une condamnation à 15 mois de prison, couvrant ainsi la détention de l'accusé qui a retrouvé sa liberté. Le verdict éloigne toute idée de «complot» contre la Présidence pour laquelle l'ancien patron de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGSPP), le général-major Djamel Kehal dit Medjdoub et deux de ses subordonnés, un colonel et un commandant, avaient été reconnus coupables de «négligence» et d'«infraction aux consignes de l'armée» par la même juridiction, puis condamnés à 3 ans de prison, alors que le parquet avait requis une peine maximale de 5 ans. Cette affaire avait fait couler beaucoup d'encre et de salive durant l'été 2015, lors de la présumée «tentative d'attaque» contre la résidence d'Etat de Zéralda, dans la nuit du 16 au 17 juillet, au cours de laquelle le jeune lieutenant de la Garde présidentielle avait vidé sa kalachnikov sur un supposé intrus, qui selon lui, lui aurait tiré dessus. Cependant, les conclusions de l'enquête ainsi que l'expertise balistique ont montré que les douilles trouvées sur les lieux appartiennent toutes à l'arme du lieutenant. Ce dernier a été déféré devant le tribunal militaire de Blida, qui l'a placé sous mandat de dépôt avant que cinq de ses collègues dont son chef hiérarchique, colonel de son état, et le premier responsable de la Garde présidentielle soient entendus. Quelques semaines plus tard, le lieutenant a été jugé pour «infraction aux consignes de l'armée» et «gaspillage de munitions», puis condamné dans une audience à huis clos à 3 ans de prison ferme. La décision a provoqué une avalanche de limogeages, qui a touché le procureur du tribunal militaire de Blida, son adjoint, le directeur de la justice militaire et son inspecteur tous admis d'office à la retraite. Des mesures similaires ont ciblé pas moins de 14 colonels de la justice militaire, notamment des procureurs des tribunaux militaires de Béchar, Oran, Ouargla et Constantine. Un pourvoi en cassation contre la décision du tribunal de Blida a été introduit, alors qu'une extension des poursuites est engagée pour poursuivre le chef de la Garde présidentielle, le général-major Medjdoub, et deux autres subordonnés, le chef de l'unité du lieutenant, colonel de son état, ainsi qu'un commandant. Si ces deux derniers ont été laissés en liberté provisoire, le général-major Medjdoub a été, quant à lui, placé sous contrôle judiciaire avant d'être déféré devant le tribunal militaire de Constantine pour y être jugé et condamné à huis clos, le 2 décembre 2015. Les mis en cause ont introduit des pourvois en cassation et sont en attente de procès.