L'ancien chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub a été condamné par le tribunal militaire de Constantine à une peine de 3 ans de prison ferme. La même sentence a été infligée à deux de ses subordonnés, un colonel et un commandant, pour les mêmes faits, qui concernent la présumée attaque de la résidence d'Etat de Zéralda au mois de juillet dernier. Le procès de l'ancien chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub a pris fin tard, dans la soirée de mercredi à jeudi dernier. C'était devant le tribunal militaire de Constantine, où il avait été déféré avec deux de ses subordonnés (et non quatre comme annoncé précédemment), un colonel et un commandant. Après plusieurs heures d'audition, les accusés qui comparaissaient libres ont tous les trois été reconnus coupables de «négligence grave et d'infractions aux consignes de l'armée», avant d'être condamnés, tard dans la soirée, à 3 ans de prison ferme. Le procureur, quant à lui, a requis une peine maximale de 5 ans de prison ferme. A travers sa décision, le tribunal militaire a rendu le général-major Medjdoub responsable de négligence ayant entraîné l'attaque présumée contre la résidence d'Etat de Zéralda au mois de juillet dernier et qui lui a valu son limogeage le 25 du même mois «pour négligence grave et incompétence». Cette affaire avait fait couler beaucoup d'encre et de salive, même si officiellement aucun communiqué n'a évoqué ses circonstances. Pourtant, des sources bien informées sont unanimes à écarter toute éventuelle attaque contre la résidence d'Etat en cette nuit du 16 juillet, durant laquelle un jeune lieutenant de la Garde présidentielle a vidé sa kalachnikov contre un intrus qu'il dit ne pas avoir vu et qui lui aurait tiré dessus. Cependant, les conclusions de l'enquête ainsi que l'expertise balistique ont montré que les douilles trouvées sur les lieux appartiennent toutes à l'arme du lieutenant, qui a d'ailleurs été poursuivi par le tribunal militaire de Blida, qui l'a placé sous mandat de dépôt et entendu cinq de ses collègues dont son chef hiérarchique, colonel de son état, et le premier responsable de la Garde présidentielle. Quelques semaines plus tard, le lieutenant est jugé pour «infraction aux consignes de l'armée et gaspillage de munitions», puis condamné dans une audience à huis clos à 3 ans de prison ferme. Cassation La décision ne reflète nullement la thèse du complot, mais elle a tout de suite été suivie d'une avalanche de décisions de limogeage. Ainsi, le procureur du tribunal militaire de Blida, son adjoint, le directeur de la justice militaire et son inspecteur sont relevés de leurs postes et admis d'office à la retraite. D'autres mesures similaires touchent quelque 14 colonels de la justice militaire, surtout des procureurs des tribunaux militaires de Béchar, Oran, Ouargla et Constantine, tous admis à la retraite. Un pourvoi en cassation contre la décision du tribunal de Blida est introduit, alors qu'une extension des poursuites est engagée pour convoquer à nouveau le chef de la Garde présidentielle, le général-major Medjdoub et deux autres subordonnés, le chef de l'unité du lieutenant, colonel de son état (qui a été entendu lors de la première affaire), ainsi qu'un commandant pour être entendus. Si ces deux derniers ont été laissés en liberté provisoire, le général-major a été placé sous contrôle judiciaire, avant d'être déféré devant le tribunal militaire de Constantine pour y être jugé le 2 décembre, bien évidemment à huis clos. Le verdict est tombé tard dans la soirée. Une peine de 3 ans de prison ferme a été retenue contre les accusés, alors que le procureur avait demandé la sanction maximale de 5 ans. Un verdict suspensif de la peine une fois le pourvoi en cassation engagé. Là encore, la décision est loin de refléter la thèse du complot. En attendant un éventuel retour de cette affaire devant une autre juridiction militaire après cassation, les deux officiers supérieurs ainsi que leur chef resteront en liberté jusqu'à ce que la peine qui leur a été infligée soit définitive.