Une charte d'honneur sera signée par les médias audiovisuels pour «encadrer» le discours religieux, a expliqué, hier, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, en marge d'une rencontre à Alger. Cette charte, qui est en cours d'élaboration avec l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) et des représentants des médias, est dictée «par le souci de présenter un discours religieux reflétant la vraie image modérée de l'islam, un islam modéré et tolérant», explique le ministre. Des ateliers seront mis en place pour peaufiner les détails de ce texte qui encadrera les interventions des imams et autres hommes de religion à travers ces médias qui ciblent les différentes catégories de public. «Il faut que le discours soit bénéfique pour l'Algérie», a souligné le ministre avant de préciser qu'il ne s'agit pas de restreindre l'activité des imams sollicités par ces chaînes, «mais de les former pour ce genre de prestation qui doit tenir compte de la référence nationale religieuse», a-t-il ajouté minimisant le risque de diffusion, par les chaînes TV ou radios algériennes actuellement en activité, de discours radical subversif et d'appel au meurtre. Un travail de concertation est actuellement mené, plusieurs thèmes ont été soumis au débat par les membres de l'ARAV lors de précédentes rencontres, rappelle le ministre. Dans son allocution devant les cadres de son secteur, à l'occasion d'une journée scientifique sur l'éducation spirituelle et son rôle dans la stabilité des pays, le ministre a appelé les imams et autres fonctionnaires de son secteur à respecter la référence nationale religieuse qui prône un islam modéré et faire face «aux flèches ciblant cette foi, menaçant, il y a quelques années, la stabilité de notre pays». Le ministre a rappelé le rôle des hommes de science et de religion dans la préservation de la stabilité du pays au cours des différentes invasions qu'il a subies. «Cent imams ont payé de leur vie pour avoir refusé de cautionner la barbarie terroriste qui a tenté d'atteindre la foi des Algériens, durant la décennie noire», rappelle encore Mohamed Aïssa. D'autres sectes menacent «la sûreté intellectuelle» du pays, soutient le ministre, en marge de cette rencontre. La secte ahmadite qui a fait plusieurs victimes a tenté de lancer des relais en Algérie. «Je ne donnerai pas des informations sur l'enquête menée par les services de sécurité, mais je peux dire que les victimes de ce courant ont reconnu leur erreur et se sont repenties et sont actuellement prises en charge par nos services», explique le ministre. Sur un autre plan, Mohamed Aïssa annonce une réunion, le 10 décembre, du conseil d'administration de l'Office national du hadj pour l'évaluation de la saison du hadj et de la omra précédente et la préparation de celle de 2017, avec la hausse des frais imposés par l'Arabie Saoudite en toile de fond. «Les recommandations de cette réunion et les appréciations de la tutelle seront soumises au gouvernement lors d'un conseil interministériel qui se tiendra à la fin du mois de décembre», explique le même responsable. En 2015, quelque 375 000 Algériens ont reçu un visa pour effectuer le séjour de la omra. «Ce nombre est appelé à la hausse pour la prochaine saison», selon M. Aïssa.