La destitution de la Présidente est la conséquence d'un gigantesque scandale de corruption qui a précipité dans la rue des millions de personnes exigeant son départ et paralysant le gouvernement. Le Parlement sud-coréen a adopté à la majorité écrasante, vendredi, le projet de loi sur la destitution de la présidente Park Geun-hye empêtrée dans un vaste scandale de corruption : 78% des députés sud-coréens ont voté en faveur de la motion. Les partis de l'opposition ont qualifié le résultat de «victoire du peuple et de la démocratie». Acculé, le parti au pouvoir s'est vu obligé de présenter ses excuses. «L'adoption du projet de loi sur la destitution est la victoire de tous nos citoyens», a déclaré aux journalistes, Woo Sang-ho, le chef du groupe parlementaire du Parti démocrate Minju. Pour célébrer l'événement, plus de 600 000 Sud-Coréens sont descendus hier dans la rue à Séoul. Pour la septième semaine consécutive, les manifestants se sont rassemblés dans la capitale, dans une ambiance festive. Même si la destitution prive la Présidente de ses pouvoirs exécutifs, les manifestants ont affirmé vouloir maintenir la pression jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle valide le processus, ce qui pourrait prendre du temps. Certains réclamaient que la Présidence démissionne immédiatement et soit jugée. La destitution de la Présidente est la conséquence d'un gigantesque scandale de corruption qui a précipité dans la rue des millions de personnes exigeant son départ et paralysant le gouvernement. Mme Park conserve son titre le temps que la Cour constitutionnelle entérine ou non la destitution. Ce processus pourrait prendre jusqu'à six mois, engendrant l'incertitude et la paralysie politiques à un moment de ralentissement de la croissance économique, de hausse du chômage et de menaces constantes du voisin nord-coréen. La présidente Park Geun-hye a toujours des partisans, dont beaucoup d'entre eux sont des électeurs âgés qui admirent toujours son père, le dictateur défunt Park Chung-Hee. Quelque 15 000 personnes avaient défilé plus tôt en sa faveur dans la capitale sud-coréenne, sous un immense portrait la montrant avec son père. Mais la manifestation a eu un impact quasi nul sur le cours des événements. Les rênes du pouvoir sont transmis au Premier ministre Hwang Kyo-Ahn, un ancien procureur qui n'a jamais été élu. Il se retrouve soudain à la tête de la quatrième économie d'Asie et le commandant suprême de ses forces armées. Lors d'une réunion du gouvernement hier, il s'est voulu rassurant : «Le gouvernement prend toutes les mesures nécessaires pour éviter une vacance du pouvoir et rassurer la population.» Et de souligner avoir demandé aux militaires de se tenir extrêmement vigilants face à toute velléité de la Corée du nord d'exploiter la situation.