Les voyageurs qui ont pris la route le jeudi dernier en provenance de Béchar, sont toujours bloqués dans la localité de Kerzaz, à mi-chemin entre ces deux villes (environ 250 Km), suite aux dégâts causés à deux ponts de la RN6 par les crues de l'Oued Saoura. Heureusement que ces deux ponts se trouvent, l'un en amont et l'autre en aval de la ville de Kerzaz, sinon ces pauvres familles auraient payé au prix de leur vie leur voyage durant ces nuits glaciales du désert. Après avoir traversé le premier pont de Foum El Erg (La bouche de l'Erg), situé à une quarantaine de kilomètres au nord de la ville de Karzaz, les voyageurs et les routiers ont été surpris par les dégâts enregistrés sur le pont suivant de Foum El Kheneg (Bout de l'entonnoir), ce qui a coupé la route à environ 80 km plus au Sud. Depuis samedi, les éléments des travaux publics, munis de leurs engins sont sur place et travaillent d'arrache-pied pour normaliser la circulation, cependant jusqu'à ce mardi la route est toujours fermée aux usagers. Les dizaines de familles et leurs enfants, pris au piège, sont hébergés depuis déjà près d'une semaine par les cheikhs de la Zaouïa de Sidi M'hamed Ben Moussa de Kerzaz. Nous noterons que pour les personnes désireuses de se rendre à Béchar (580 km), certains transporteurs de voyageurs proposent leur service en contournant toute la Saoura via Ghardaïa, Laghouat, Aflou et El Bayadh, soit 26 heures de route au prix de 2 000 DA, contre 600 DA en temps normal. Enfin, plusieurs autres secteurs ont connu des perturbations à cause de ces fameux ponts, à savoir la téléphonie mobile, le commerce des fruits et légumes où la pomme de terre a eu l'occasion de revenir à la barre des 80 DA, après être descendue à 50 DA, les buralistes, etc. Dans la tradition, on avise toujours les itinérants d'éviter de camper dans les nids des oueds à cause de leurs imprévisibilités et leurs caractères irréguliers. Les oueds du Sud sont très dangereux, d'une part par leurs tracés qui serpentent les routes, ce qui nécessite un nombre important de ponts ou de passages surélevés et de l'autre par le cycle anormal de leurs crues qui peuvent se déclancher à n'importe quelles conditions climatiques et cela même en été. Leur danger vient aussi des objets lourds (troncs d'arbres, carcasses de voitures, etc.) que leurs eaux drainent, ce qui est souvent à l'origine des dommages causés aux ouvrages d'art.