Jugé hier par le tribunal de grande instance de Tiaret pour avoir « outrepassé ses prérogatives à l'intérieur d'une institution étatique », le service d'hémodialyse et surtout pour dépôt de plainte par le médecin, chef de ce service, relevant du secteur sanitaire de Tiaret, Khaled Taïf, vice-président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, s'est vu hier signifier une condamnation d'une année de prison assortie d'un sursis. La sentence bien qu'accueillie avec soulagement par des dizaines de sympathisants et amis restés jusqu'à une heure tardive de la soirée n'en a pas moins déçu le responsable incriminé qui nous a fait part hier de sa décision d'interjeter appel non sans « dénoncer les agissements de ses adversaires qui auraient tout manigancé pour lui valoir d'être écarté d'une association qui prend de l'envol mais qui gêne aussi beaucoup de personnes et d'intérêts ». M. Taïf, qui semblait éprouvé par cette nuit passée en prison, n'en démord pas et parle de tentative désespérée du président de la fédération qui « pour m'écarter s'est empressé de désigner une jeune personne à ma place, oubliant la légitimité que je détiens et les soutiens nombreux qui affluaient depuis hier ». A l'endroit du docteur Boukhaloua, président de la fédération, notre interlocuteur évoque « l'assemblée générale, la dernière en date tenue à Tiaret, en présence de 17 wilayas pour l'éjecter, mais la rencontre est ajournée du fait de l'absence de quorum ». Notre interlocuteur va plus loin à sa sortie du tribunal en remettant sur le tapis le « dossier lié aux dettes accumulées sous le règne de l'ancien directeur du secteur sanitaire de Tiaret, promu DSPRH à Ghardaïa » et de « son rôle en tant que membre du conseil d'administration du secteur sanitaire depuis dix ans où je n'ai cessé d'interpeller les pouvoirs publics pour mettre fin à la gabegie régnant dans certains services » et subsidiairement renchérit M. Taïf : « Les médecins du service hémodialyse n'admettaient pas la remise en cause du volume de travail après le passage d'une commission de contrôle. » Le hic dira ce responsable d'association, c'est que « j'ai été provoqué par le médecin-chef du service hémodialyse non sans humiliation d'où le fatal propos qui en découlait de ma part ». « Tout a été orchestré pour me valoir la disgrâce et surtout ma place de responsable consciencieux au service des malades. » M. Taïf a été jusqu'à avancer que « le médecin, qui a signé l'attestation à Mme Fartas, l'une de mes accusatrices, était à Oran le jour du prétendu incident, d'où le caractère diffamatoire de ce document et d'autres que je produirai pour recouvrir ma réhabilitation auprès de la justice lors du prochain procès ». D'ici là, il est vrai, beaucoup d'encre coulera et, en attendant la décantation et surtout la juste vérité, cette frange de malades n'avait pas tant besoin de tous ces remous.