La flambée des prix des produits alimentaires n'est plus une simple crainte, mais une réalité. Depuis l'annonce du contenu de la loi de finances 2017 puis son adoption, les prix des produits alimentaires ont tous connu des flambées hors normes. Cette inflation est confirmée par le ministère du Commerce qui déclare, qu'au cours de ce mois d'octobre, la tendance des prix sur le marché de détail des produits alimentaires de large consommation, entre autres les produits d'épicerie, fruits et légumes frais et viandes, relevés par les services extérieurs du secteur du Commerce, s'est maintenue à la hausse pour la majorité des produits, comparée au mois précédent. Néanmoins, une relative stabilité des prix moyens a été relevée pour le riz, la tomate fraîche, la banane et la viande bovine (locale et congelée). Les prix de la pomme de terre, des carottes, des dattes, de la viande ovine locale, du poulet éviscéré et des œufs ont été à la baisse. Par rapport au même mois de l'année 2015, des augmentations significatives ont été enregistrées pour certains produits, notamment le café, le riz, les pâtes alimentaires, le concentré de tomate, les lentilles, les pois chiches, l'ail local et importé, les pommes locales, les bananes et les œufs, variant entre +3% et +65%. Durant le mois en cours et celui écoulé, les prix ont connu des hausses extraordinaires, plongeant les consommateurs dans une grande inquiétude. Dans un communiqué rendu public hier, l'Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA) a dégagé la responsabilité des commerçants de cette hausse, la mettant sur le dos des différents fournisseurs et importateurs. «Il y a un groupe d'importateurs qui donne une ampleur exagérée à l'impact de la loi de finances 2017. Leur but est de pousser les détaillants à s'approvisionner et à faire circuler l'information d'une très haute inflation dès 2017, poussant ainsi les consommateurs à faire de grandes provisions et à accepter toutes les augmentations inimaginables qu'ils imposeront dès l'entrée en vigueur de la LF-2017», dénonce El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'ANCA. Il a tenu à démentir toutes les rumeurs quant à une éventuelle grève générale des commerçants, encore moins une désobéissance civile. «Nous avons pris attache avec les commerçants, détaillants et grossistes, afin qu'ils ne se laissent pas baratiner par ces importateurs ou encore les mouvements partisans qui veulent exploiter leurs revendications à des fins politiques, notamment avec l'approche des élections législatives. L'augmentation, s'il doit y en avoir une, ne doit absolument pas dépasser la marge bénéficiaire édictée par la loi de finances 2017, qui réellement ne prévoit pas de hausses aussi vertigineuses», ajoute-t-il avant de souligner que les produits subventionnés, les fruits et légumes de saison et les viandes ne sont et ne seront en aucun cas touchés par une quelconque augmentation.