Le caractère traditionnel de la culture oléicole entrave son développement. La direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira table sur une production d'un peu plus de 7 millions de litres pour cette saison, avec une moyenne de rendement estimée à 18 litres par quintal. Cependant, et comme à chaque saison, les pronostics de la DSA s'avèrent faux. La cueillette des olives a démarré tard cette saison dans la wilaya de Bouira. La maturation des olives n'est pas arrivée à terme à cause de la sécheresse qui a sévi durant l'automne. Une période durant laquelle l'olivier a besoin de bonnes quantités d'eau pour le grossissement du fruit. D'autre part, le caractère toujours traditionnel de la culture oléicole entrave son développement. Une bonne récolte est toujours tributaire des conditions climatiques favorables. «J'ai sauvé mes quelques oliviers grâce à l'eau du forage d'un voisin. En début d'automne, les olives ont carrément séché et commençaient à chuter de l'arbre. Cela empire d'une année à l'autre», déplore Antar, propriétaire d'une oliveraie à Chorfa, à l'est de Bouira. Au niveau des huileries, les quantités d'olives cueillies demeurent minimes. Ce qui a poussé les propriétaires de plusieurs de ces unités de transformation, notamment dans l'est de la wilaya, à décaler le lancement de la trituration des olives. C'est le cas de Brahim Merzouk, propriétaire d'une huilerie à Ath Mansour. «Généralement, on commence la trituration en novembre. Au plus tard, le 10 décembre. Malheureusement, cette année il n'y a pas grand-chose à triturer. D'ailleurs, je n'ai pas encore commencé. La production a chuté de 50% au minimum cette saison. Mais d'après d'autres propriétaires d'huileries qui ont commencé le travail, le rendement est plutôt bon. Entre 18 et 20 litres le quintal», explique-t-il. Selon lui, même les oliveraies de la vallée de la Soummam ont vieilli. Certains arbres ont plusieurs siècles. «Il ne faut pas s'attendre à une bonne récolte. Chaque année, la production des oliveraies diminue», déplore-t-il. D'autre part, la maladie de la mouche de l'olive a fait son apparition chaque année. La lutte pour son éradication ne semble pas donner des résultats positifs. Les dégâts qu'elle cause sur la production se font voir dès les débuts de l'automne. Avant même le lancement de la cueillette, de grandes quantités d'olives sont tombées sur le sol. En cas de cueillette, la qualité de l'huile s'altère, devenant plus acide. Quant au prix du litre de la nouvelle huile d'olive, la tendance est toujours à la hausse par rapport aux années précédentes. Il est de 800 DA contre 700 DA la saison dernière. Seul un bon rendement qui dépasserait les 20 litres d'huile par quintal pourrait sauver la saison.