Le père de la Révolution cubaine, Fidel Castro, est décédé le vendredi 25 novembre 2016 à La Havane à l'âge de 90 ans. L'annonce du décès avait été faite par son frère Raul sur l'antenne de la télévision nationale. Cette brève allocution avait été conclue par un tonitruant : «Jusqu'à la victoire, toujours !» (Hasta la victoria, siempre), l'antienne bien connue du Comandante. Le «Lider Maximo», qui conduit la révolution de 1959 et défié la superpuissance américaine pendant plus d'un demi-siècle, avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale. Fidel Castro avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles, en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965. L'ex-Président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, même si ses déplacements restaient limités, il avait recommencé à publier des «réflexions» et s'était remis à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers. Son décès, qui survient à peine deux ans après l'annonce historique du rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis, vient tourner la page de la guerre froide, qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d'octobre 1962. Compagnon d'armes du guérillero argentin Ernesto «Che» Guevara, le leader cubain s'est voulu le champion de l'exportation de la révolution cubaine en Amérique latine, mais aussi en Afrique, notamment en Angola où les troupes cubaines ont été engagées pendant 15 ans. Elles ont participé à libérer le pays. Cette révolution suscite alors une certaine fascination et le régime se targue alors d'avoir éradiqué l'analphabétisme et mis en place un système de santé efficace et accessible aux 11,1 millions d'habitants de l'île. Une performance rare pour un pays pauvre d'Amérique latine.