Les autorités algériennes continuent de multiplier les contacts avec les différents belligérants libyens dans le but de leur arracher un accord de paix susceptible de mettre fin durablement au chaos politico-sécuritaire dans lequel est plongée la Libye depuis 2011. Selon des sources régionales, l'initiative semble aller dans le bon sens puisqu'après moult tractations les principales forces en présence, à savoir le gouvernement d'union nationale reconnu internationalement et le commandant en chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, ont accepté le principe de s'asseoir à une même table et de négocier une issue politique et pacifique à la crise. Soutenu par le Parlement le Tobrouk, le commandant en chef de l'ANL avait menacé il y a peu de lancer ses troupes sur Tripoli afin d'en déloger, avait-il dit, les islamistes qui se sont emparés des institutions issues des accords du 17 décembre 2015. L'Algérie l'en aurait donc dissuadé surtout que les conséquences d'une telle offensive auraient été coûteuses pour les Libyens et la région. Les mêmes ont également confié à El Watan que le Premier ministre Fayez El Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar ne sont actuellement pas loin d'un accord. L'Algérie, qui associe dans sa démarche autant la Tunisie que l'Egypte, pourrait réunir les deux acteurs lors de la prochaine réunion des pays voisins de la Libye qui doit se tenir en Algérie. L'initiative algérienne a, dit-on, la bénédiction de certaines puissances occidentales. Sur le terrain, les nouvelles du gouvernement d'union nationale ne sont pas bonnes. En plus d'être pour ainsi dire paralysé depuis sa mise en place en mars 2016 en raison de sa non-reconnaissance par le Parlement de Tobrouk, il commence à connaître des remous. L'un de ses trois vice-Premiers ministres, Moussa Al Kouni, a annoncé lundi sa démission. «Je démissionne parce que j'ai échoué dans ma mission», a déclaré M. Al Kouni lors d'une conférence de presse. «Nous (membres du GNA) sommes responsables puisque nous avons accepté cette mission», a-t-il dit. «Nous endossons la responsabilité de tout ce qui s'est passé au cours de l'année précédente: les drames, les violences, les meurtres, les viols, la dilapidation des deniers publics...quelle que soit l'ampleur des crimes, nous en sommes responsables», a-t-il expliqué. Ce n'est pas le cas du maréchal Haftar dont les forces continuent à rallier à sa cause de nouvelles tribus. Khalifa Haftar, dont l'influence militaire est grandissante utilise aussi la négociation pour assurer sa maîtrise du Sud. Certains médias rapportent qu'il a fait appel aux dignitaires de la ville de Sebha pour essayer de déloger les milices de la localité. Un des porte-parole du général Khalifa Haftar à Sebha, dans le Sud libyen, a déclaré, vendredi dernier, qu'une délégation de hauts dignitaires de la ville a rendu visite aux dirigeants de la «troisième force», un groupement de milices qui travaille sous les ordres du gouvernement d'union nationale et qui est présent dans le sud de la Libye. Selon la même source, ces dignitaires ont demandé à cette force de quitter la base de Tamanhant ainsi que l'aéroport qui lui est rattaché. Ils ont réclamé la remise du contrôle de l'aéroport et de la base aux forces du général Haftar sans recours aux armes. A souligner qu'à l'ouest de la Libye, Khalifa Haftar est soutenu par les puissantes milices de Zenten.