Un label commercial propre aux produits confectionnés par des femmes et des filles en réinsertion et/ou en difficulté sociale est en cours d'élaboration, afin de réserver une part de marché à cette catégorie de la société et la soutenir dans le processus de réinsertion et d'autonomisation. C'est l'idée d'un bénévole, Rafik Bouriche, qui œuvre hors cadre associatif, mais qui est connu de toutes les structures de solidarité de la wilaya d'Oran. Il raconte comment l'idée a germé : «J'ai constaté que les résidentes du centre spécialisé en rééducation de Gambetta savaient faire beaucoup de choses. J'ai pu voir leurs travaux artisanaux, leurs coutures et leurs produits de décoration. J'ai été fasciné par la qualité de leur travail, mais aussi par l'aspect esthétique. Elles font des merveilles à partir de rien. Qu'il s'agisse d'habillement, de tableaux ou de lampes de chevet. J'ai pensé donc à une idée leur permettant d'exploiter encore plus leur potentiel en commercialisant leurs produits à travers un label spécial.» En raison des sensibilités des secteurs concernés, l'initiative de M. Bouriche paraît compliquée, car il faudra trouver le cadre légal permettant une telle entreprise. Il explique à ce propos: «Vous savez, je ne suis membre d'aucune association, mais j'ai l'habitude de faire des choses. J'ai l'accord de principe des directrices, celle du centre de Gambetta, mais aussi des autres centres. J'ai également le soutien moral des responsables du secteur de la solidarité, qui ont bien accueilli le projet. Ainsi, l'idée a évolué et ne concernera pas uniquement le centre de Gambetta, mais aussi différents établissements. En premier lieu, il s'agira d'échanges de formation et de savoir-faire entre les filles. Par la suite, il faudra créer une association par et pour ces femmes et filles. C'est une manière d'optimiser leur intégration dans la vie active, leur donner et redonner confiance et leur permettre d'avoir une expérience dans la gestion des projets et des organisations. Ensuite, le label sera créé par des bénévoles que j'ai contactés. Tous les points seront étudiés par des professionnels, qu'il s'agisse du message, le type de production et prenant en considération la sensibilité du secteur et aussi l'anonymat. Ainsi, vous pourrez trouver sur le marché un produit avec un label qui vous rappelle que cet article a été fait par des personnes en difficulté sociale, ce qui devra inciter les gens à soutenir leur cause en achetant cet article plutôt qu'un autre.» Il faut croire que ce projet s'inscrit parfaitement dans les programmes de développement durable, notamment dans son volet autonomisation de la femme et des catégories vulnérables. «Nous avons choisi une formule d'économie sociale solidaire avec un premier label, car c'est la meilleure mise en œuvre des projets de développement dits justes. Il sera certainement question par la suite de créer des labels écologiques si on arrive à trouver des productions faites par les filles. Toutefois, c'est la campagne de communication pour faire connaître le label qui garantira le succès du projet. Nous comptons sur notre solidarité et le soutien des sponsors», ajoute notre interlocuteur.