Lieu n Pour les femmes, victimes de violence et en situation de détresse, il faut beaucoup plus qu'un espace de vie conviviale qui encourage la réinsertion dans la vie socioprofessionnelle. La nouvelle appellation de ce centre «Dar Yasmine» a été proposée par le ministre de l'Emploi et la solidarité nationale, lors de sa visite en janvier dernier. Ouverte en 1998 pour recevoir les femmes victimes de viol commis par les terroristes, puis élargi à toutes les victimes du terrorisme et de la violence conjugale, aujourd'hui, la structure abrite 30 femmes et jeunes filles dont des SDF dont l'âge varie entre 18 et 60 ans. D'une capacité d'accueil de 20 lits, la structure peut assurer la prise en charge de 40 personnes «selon les situations d'urgence», a indiqué, la directrice Mme Benghanem Hanifa cité par l'APS, précisant que le centre se voit parfois «obligé» de refuser d'accueillir des femmes «faute de places». Ce centre fait l'objet, depuis le début de l'année 2007, d'un projet d'extension qui a mobilisé une première tranche de 9 millions de dinars destinée aux gros œuvres et qui permettra, une fois achevée, d'abriter jusqu'à 60 pensionnaires. Les pensionnaires de ce centre bénéficient de séances d'apprentissage en couture, coiffure, broderie, alphabétisation et informatique. Entreprise publique à caractère administratif (EPA) employant une quarantaine de personnes, le centre a hébergé plus de 1000 femmes depuis son ouverture dont 13 ont été mariées, des dizaines ont été réinsérées dans leur famille, et d'autres placées dans des familles d'accueil. Trois ont obtenu des logements sociaux et vivent complètement autonomes et d'autres encore ont trouvé du travail et tentent de se réinsérer dans la vie avec l'aide des responsables du centre et de ceux de l'Action sociale de la wilaya. La réinsertion socioprofessionnelle est l'objectif principal des responsables de ce centre qui ont réussi, précise la directrice, à régler 90% des cas à travers différents canaux et grâce aussi aux services de la DAS et de ceux de la wilaya. La réinsertion par le travail et la formation est le principal axe de l'activité de ce centre qui est arrivé à placer, cette année, une dizaine de jeunes filles dans des écoles et centres de formation entre autres à Corso (Boumerdès), Birkhadem (Alger) et Tipasa. Durant l'année 2006, la structure a hébergé une trentaine de mères-célibataires sur les 117 pensionnaires recensées. Parmi lesquelles 32 ont bénéficié de réinsertion familiale après un séjour thérapeutique au sein de l'établissement, 17 ont été récupérées par leur famille après leur accouchement, 25 suivies à l'extérieur, chez elles ou dans des familles d'accueil, 11 orientées vers des institutions spécialisées, deux envoyées en formation spécialisée (assistante sociale et styliste) et une vingtaine en phase d'investigation psychosociale. En plus du suivi psychologique régulier dans le centre, un suivi médical hebdomadaire est pris en charge par les responsables du centre qui font appel à des médecins bénévoles de Bou Ismaïl «très à l'écoute des besoins du centre en particulier en matière de prise en charge gynécologique», a relevé la directrice. Des projets, Mme Benghanem en a pour ses pensionnaires, qu'elle appelle affectueusement «mes filles», et qui se concrétiseront prochainement sur cet espace de 7 ha réservé au centre par la réalisation, en plus d'une vingtaine de chambres, d'un terrain de sport et de l'aménagement d'espaces verts.