Avec un indicateur de développement humain (IDH) de 0,72, une espérance de vie à la naissance de 71 ans, un taux d'alphabétisation des adultes de 70% et un PIB par habitant de 73 dollars par personne, l'Algérie est classée dans la catégorie « Développement humain moyen ». Les pays sont classés en trois catégories : pays au développement humain élevé, ceux au développement humain moyen et ceux à faible développement humain. La Norvège reste 1re et le Niger dernier. Au Maghreb, l'Algérie fait mieux que le Maroc qui se retrouve à la 123e place, mais moins bien que la Libye, 64e, et la Tunisie, 87e. Sur l'ensemble du classement par rapport aux pays du monde arabe, l'Algérie s'en sort bien, comparée au Yémen 150e sur un classement qui compte 177 pays évalués. La situation de l'Algérie n'a pas beaucoup évolué d'une année à l'autre, note le rapport annuel du PNUD. Malgré les recettes record du pétrole et du gaz. Même si le pétrole constitue un atout de taille, l'Algérie demeure un pays pauvre avec des milliards. Selon le rapport du développement humain de l'ONU, la pauvreté a pris une dimension importante dans la société algérienne, suite au changement du système économique. Les réformes mises en œuvre, notamment celles relatives à la libéralisation des prix et à l'abandon du soutien généralisé des prix, le désengagement relatif de l'Etat de la sphère productive et l'ouverture de plus en plus prononcée de l'économie ont fragilisé les acquis sociaux obtenus auparavant. Le phénomène de la pauvreté, sous le double effet de l'augmentation substantielle du chômage et de la perte de pouvoir d'achat, est alors devenu plus apparent et plus préoccupant. Pour freiner l'expansion de la misère sociale, l'Algérie doit réfléchir à des politiques de développement plus efficaces avec la création d'un dispositif de protection sociale à destination de catégories particulières de la population et des zones les plus défavorisées. Des mécanismes économiques qui aident à relever le pouvoir d'achat et à encourager la consommation. Deux facteurs qui contribuent à booster le niveau de vie vers le haut. L'Algérie doit se chercher un modèle. La Norvège, pays pétrolier comme l'Algérie, occupe la première place du classement du développement humain. Doit-on adopter le système norvégien pour une meilleure distribution de la manne pétrolière ? « Il ne sert à rien de banquer l'argent du pétrole », explique un observateur des marchés pétroliers. « Se satisfaire uniquement de l'explosion du matelas de réserves en devises n'a rien ramené de positif à l'Algérie. Cette politique est désastreuse. Il faut injecter l'argent du brut pour rehausser le niveau de vie des habitants, en créant des emplois à forte valeur, des services, des infrastructures. Mais tout ça passe par un service bancaire efficace et transparent pour permettre aux flux financiers de circuler normalement et dans un système contrôlé. Chose dont l'Algérie peine à structurer et à mettre en place. Aucune réforme sérieuse sur le système financier n'est à l'ordre du jour. Tant que l'argent du pétrole ne travaille pas en Algérie, le pays, voire l'Algérien pauvre, sentira les conséquences. Les populations sont la véritable richesse des nations », a déclaré M. Watkins, responsable du rapport. « On omet parfois cette vérité toute simple. Hypnotisés par la hausse et la chute des revenus nationaux mesurés par le PIB, nous tendons à égaler la prospérité humaine à la richesse matérielle. Mais l'ultime étalon de mesure du progrès est la qualité de vie des populations », a-t-il souligné. L'écart entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres du monde s'élargit, en raison d'une stagnation du développement humain en Afrique et de l'accélération du progrès enregistré dans d'autres régions, d'après l'indicateur du développement humain (IDH) conçu par le PNUD, publié aujourd'hui dans le Rapport mondial sur le développement humain 2006, intitulé « Au-delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et crise mondiale de l'eau ». Autres problèmes de l'Algérie : la corruption et le marché informel. Ces deux éléments influencent négativement sur la façon dont l'Algérie fournit les statistiques utilisées pour établir les classements, l'indicateur fait l'objet d'ajustements constants. Et comme en Algérie le marché noir est la norme, dont on ignore l'impact réel, cela a des conséquences sur la valeur réelle de IDH. L'Algérie est un des rares pays au monde où les statistiques ne sont pas fiables à 100%. Un pays qui a fortement besoin d'un immense audit pour calculer sa richesse.