Les agressions physiques et les actes de violence commis quotidiennement à Souk Ahras interpellent les parties responsables, qui ont pour mission essentielle la préservation de l'intégrité physique du citoyen, mais aussi les autres entités capables de sensibiliser la société contre la recrudescence de ce fléau. Une rixe d'une violence extrême a eu lieu récemment à la place des Martyrs, en plein centre-ville de Souk Ahras. Bilan : une victime admise au service des urgences dans un état très grave et une autre personne incarcérée. Des témoins oculaires ont assisté à des scènes très violentes. A quelques heures d'intervalle, un enseignant universitaire a été roué de coups de poing et de pied par son propre responsable hiérarchique. Admis à l'hôpital Ibn Rochd, la victime souffre de traumatismes au niveau de plusieurs parties du corps et ses médecins traitants trouvent du mal à stabiliser son hypertension. Dans la quasi-totalité des CEM et des lycées de Souk Ahras, des rixes sont quotidiennement signalées par les enseignants, qui reconnaissent que le phénomène a atteint la cote d'alerte. «Ni l'école ni la famille ne peuvent contribuer à une orientation saine des nouvelles générations, la première étant sinistrée depuis belle lurette et la seconde est foncièrement désintégrée», fait remarquer Mustapha N., un enseignant. Non loin de la cité des 400 Logements, une étudiante a été balafrée de sang-froid devant des passants ahuris par l'assurance avec laquelle l'agresseur a perpétré son forfait. Dans certains quartiers «chauds» de la ville, les batailles rangées sont monnaie courante, et tous les belligérants sont soumis à la loi de l'omerta en cas de blessures graves. La dernière «razzia» a eu lieu entre deux bandes rivales qui se disputent depuis des mois la gestion de plusieurs commerces informels, voire des activités illégales. D'autres groupes de marginaux peuvent à tout moment mobiliser jusqu'à une centaine de fidèles pour corriger là où ils veulent, et quand ils veulent, une «tête» de n'importe quel autre fier à bras qui piétinerait leur territoire. C'est là tout le danger. « La violence est par définition un refus ou une incapacité de s'adapter avec l'autre et d'admettre des concessions quand les intérêts se trouvent bousculés, ou quand la passion et l'égocentrisme s'enchevêtrent avec ceux des autres ; elle devient plus complexe quand le sujet perd toute confiance en ces structures censées appliquer les lois dans l'impartialité», résume un enseignant. Le phénomène de la violence physique qui n'est pas motivée par le vol entre le cadre de cette approche. .