Le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur. La démission parentale et la non-efficience du système scolaire sont à l'origine de cette grave dérive. Au moins six agressions, rixes et batailles rangées sont signalées depuis une semaine à Souk Ahras. A la cité Dallas, un jeune homme a été roué de coups de poing et de pied, avant de céder sous la menace d'arme blanche, sa motocyclette à des repris de justice notoires, identifiés sur le champ par la victime. Avant-hier, une autre personne a été grièvement blessée par un coup de lame au niveau de la gorge devant des dizaines de passants au quartier populaire de Berrel Salah. A Taoura, une altercation entre deux familles a dégénéré en échange de coups et blessures nécessitant l'évacuation d'au moins une personne au service des urgences. Des septuagénaires qui doivent se rendre quotidiennement à la prière du fedjr s'arment de cannes et s'organisent en groupes de quatre à six personnes pour se prémunir contre les bandes d'agresseurs qui pullulent, surtout la nuit et au petit matin. Quant aux vols à la sauvette ou à la tire, ils sont perpétrés en plein jour et pis encore, l'objet volé, notamment les téléphones portables, est le plus souvent proposé à la vente à quelques dizaines de mètres du lieu de l'agression. Des étudiantes, des employées dans différents secteurs appréhendent de passer par certaines rues commerçantes du centre-ville à cause de la présence permanente d'une faune de marginaux qui ne lésinent ni sur les moyens ni sur les mots pour agresser cette frange vulnérable. D'aucuns se demandent, à juste titre, si la violence physique et le vol avec arme blanche vont définitivement s'incruster dans les mœurs à Souk Ahras, dont les habitants ne se reconnaissent guère à travers cette lâcheté, en vogue depuis peu en milieu juvénile. Une source au fait de ce phénomène note que 80% des auteurs de ces forfaits sont âgés entre 13 et 25 ans, dont une majorité d'adolescents vivant dans la précarité ou eux-mêmes victimes de violence en milieu familial. Résultat de plusieurs années de démission parentale, d'une banqueroute jamais reconnue de la sacro-sainte «mandhouma tarbaouiya» et d'un relâchement tous azimuts en période de préalables et de priorités.