A l'occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre de chaque année, l'Association des médecins privés de la wilaya de Biskra (AMPB) a organisé, jeudi dernier, une journée scientifique à l'école paramédicale de la ville à laquelle ont été invités les officiels de la région, les médecins diabétologues et généralistes et les responsables de laboratoires pharmaceutiques. Dr Houhou Mohamed, médecin spécialiste du diabète, président de l'AMPB, présentera une introduction sur la Journée mondiale du diabète consacrée, cette année, aux groupes défavorisés et vulnérables au diabète qui englobent, précise-t-il, « les personnes économiquement défavorisées, les communautés d'immigrants, les minorités ethniques, les personnes isolées géographiquement et les handicapés ». Il mettra à jour l'ampleur du mal en donnant des chiffres qui font froid dans le dos : 230 millions de diabétiques dans le monde avec une augmentation de 6 millions par an, 1 décès tous les 10 ans pendant lesquels 2 nouveaux cas apparaissent, 3,5 millions de morts par an. En Algérie, 1, 4 million de personnes sont diabétiques dont la moitié est inconnue, étant donné les limites des méthodes de dépistage et des campagnes de prévention mises en place. 50% des détections de diabète sont « accidentelles », c'est-à-dire réalisées à l'occasion d'auscultation pour des raisons en apparence sans lien avec le diabète mais qui en sont, toutefois, des signes probants : maux de tête, troubles de la vue, polyurie ou extrême fatigue. Le diabète tient la 4e place des maladies épidémiologiques qui sévissent dans le pays. Ce dérèglement métabolique dû à un défaut d'assimilation du glucose et de quelques autres aliments par l'organisme requiert un traitement parfois très lourd auquel des franges entières de la population ne peuvent accéder faute de moyens pécuniaires. Pour cela, l'AMPB exhorte le gouvernement à soutenir le projet de résolution déposé à l'ONU par le Bangladesh et qui vise à inscrire parmi les « droits de l'homme », le droit pour chaque diabétique du monde à bénéficier gratuitement d'une thérapie. Après cet appel, soutenu par l'OMS et des milliers de médecins à travers le monde, le Dr Houhou détaillera les facteurs diabétogènes (héréditaires, alimentaires, environnementaux), les types de diabètes, les populations à risques, les symptômes, les différentes thérapies et les complications d'une grande qualité didactique en insistant sur les contraintes et les limites de l'insulinothérapie dans le diabète type 2. Puis, ce sera le Dr Debabeche qui montera au créneau pour expliciter les liens de cause à effet qui unissent « HTA (hypertension artérielle) et diabète ». Ensuite, le Dr Mallem, diabétologue au CHU de Batna, prendra la parole pour centrer le propos sur « la prise en charge du diabète type 2 par voie orale et les dernières recommandations ». Sa contribution truffée de notions savantes démontre les immenses progrès réalisés en Algérie dans le domaine médical et les capacités inestimables des médecins formés dans les universités algériennes.