Dramatique et insoutenable. Ils sont sortis hier dans la matinée dans la rue pour dénoncer la violence, et surtout le drame qui s'est produit devant le collège Bourenan Haddam, dans la ville de Skikda. A sa sortie du collège, Kamel Boukerma, sur le chemin du retour chez lui, a été, selon des témoignages, agressé par un groupe de 5 jeunes. Il ne s'agirait pas de ses camarades de classe, mais un des jeunes en question aurait, toujours selon des camarades de la victime, harcelé une élève du même établissement. Le jeune candidat au BEM, âgé de 15 ans, serait intervenu pour défendre la fille. Sur les lieux, l'agresseur n'aurait pas réagi mais avait promis de revenir. A la sortie, Kamel a été surpris, selon des témoignages, par un groupe qui l'aurait agressé de plusieurs coups de couteau aux jambes. Il aurait perdu beaucoup de sang. Transféré aux urgences, le jeune élève n'a finalement pas survécu à ses blessures. Colère, indignation et incompréhension chez les parents et les collégiens. L'agression n'a pas eu lieu à l'intérieur de l'établissement, mais à quelques mètres seulement, ce qui remettra encore une fois la question de la violence sous toutes ses formes aux abords et à l'intérieur des établissements scolaires. La déclaration de la ministre de l'Education, hier, à l'APN tombe à pic : «Le ministère est soucieux de lutter contre la violence en milieu scolaire de façon globale et permanente à travers une série de mesures pédagogiques, organisationnelles et institutionnelles.» Des mesures déjà prises, mais qui peinent à donner leurs fruits puisque le phénomène est malheureusement ancré dans nos établissements scolaires. Nouria Benghabrit explique encore une fois, même si cela ne rassure toujours pas les parents de plus en plus inquiets, que la «prévention et la lutte contre la violence en milieu scolaire figurent parmi les priorités du ministère». Elle soulignera sa détermination à prendre en charge ce phénomène de façon globale et permanente. Consciente, mais pas de mesures draconiennes dans l'immédiat, la ministre dit que ce phénomène «a pris des dimensions alarmantes, ce qui influe négativement sur le climat en milieu scolaire». Les contenus éducatifs basés sur la notion de citoyenneté, le civisme et les droits de l'enfant semblent être des muserettes devant des tels drames.