Le préavis de grève lancé par les deux syndicats, Snapap et Snapsy, à l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) d'Il Maten a été suivi d'effet et paralyse cet hôpital depuis le 8 janvier dernier. Après un gel, le mouvement de grève a repris malgré un dialogue qui a été instauré avec l'administration. Le jour du déclenchement de la grève, le directeur de la santé par intérim, Dr. Hamici Belkacem, a demandé aux grévistes de geler leur mouvement et de lui accorder un délai de dix jours pour tenter de trouver une solution à leur revendication qui concerne le «départ définitif de l'ex-directeur de l'établissement et la libération du logement de fonction qu'il occupe». Le personnel a consenti à geler sa grève, mais qu'il a du reprendre le 18 janvier dernier, après s'être aperçu de la non-satisfaction de ses revendications. Une AG extraordinaire tenue le jour même a été sanctionnée par un appel à reprendre la grève, déclarée illimitée, et de réserver ainsi une fin de non-recevoir à une nouvelle proposition de gel émanant, cette fois-ci, de responsables plus gradés de la tutelle. Deux inspecteurs du ministère de la Santé ont été dépêchés à Il Maten le 23 janvier dernier et ont rencontré les représentants syndicaux des grévistes, auxquels ils ont demandé de mettre fin à leur grève contre la décision du ministère de surseoir à la réintégration de l'ex-directeur dans ses fonctions. Il faut préciser, cependant, que cette décision de réintégration n'a pas été notifiée officiellement et la grève a été déclenchée parce qu'on en a eu vent avant sa notification. Réunis le 24 janvier dernier dans une autre AGE, les travailleurs ont demandé que l'engagement de leur tutelle soit fait par écrit. Ils ont ainsi convenu de ne cesser leur grève que contre «la réception d'une réponse par un document officiel qui confirme la satisfaction totale de (leur) revendication», écrivent-ils dans le PV de leur dernière AGE. La situation ne fait que s'envenimer à l'EHS d'Il Maten, puisque pendant les dix jours du gel de la grève, l'ex-directeur s'en est remis encore à la justice en déposant plainte contre un médecin spécialiste et président du conseil médical, Dr. Bounia Saddek. C'est la quatrième plainte du genre, après celles contre le sous-directeur des activités de santé, Dr. Slimani Azzedine, et deux syndicalistes.