Selon la Banque d'Algérie, «le choc pétrolier est d'une ampleur telle, que le solde de la balance commerciale enregistre son premier déficit après plus de 18 années d'excédents consécutif». L'impact du choc externe sur l'économie nationale s'est accentué au cours de l'année 2015», souligne la Banque d'Algérie dans sa note de conjoncture relative au 4e trimestre 2015. La Banque d'Algérie alerte, de ce fait, sur les risques encourus par le pays en cas d'une baisse prolongée des prix du pétrole et interpelle le gouvernement sur «l'urgence d'une plus forte consolidation budgétaire», faisant remarquer que l'ajustement durant les périodes de baisse de la fiscalité pétrolière depuis 2014 a été possible grâce au stock d'épargne budgétaire et au faible niveau de la dette publique. Pour ce qui est de l'évaluation monétaire et financière de 2015, la Banque d'Algérie relève que la chute des prix du pétrole - qui a baissé de 47,05 % en 2015 (par rapport à sa valeur en 2014), associée à une très légère baisse des quantités d'hydrocarbures exportées en rythme annuel (-0,28 %) - s'est matérialisée par un niveau de recettes d'exportation des hydrocarbures de seulement 33,08 milliards de dollars en 2015, dont 14,85 milliards de dollars au second semestre, contre 58,46 milliards de dollars l'année précédente. Une telle contraction -(43,41%) confirme, selon la Banque centrale, «l'ampleur du choc externe qui pèse sur l'économie nationale, très vulnérable aux hydrocarbures qui demeurent les principaux produits d'exportation de l'Algérie». La fragilité de l'économie algérienne se mesure, selon ce document, à la détermination du solde de la balance commerciale qui est passée d'un quasi-équilibre en 2014 (+0,46 milliard de dollars) à un déficit de 18,08 milliards de dollars. Une situation due, selon la Banque d'Algérie, à l'effet combiné «du choc externe et du niveau encore élevé des importations en 2015», malgré les mesures prises par le gouvernement. En effet, relève la Banque d'Algérie, «le choc pétrolier est d'une ampleur telle, que le solde de la balance commerciale enregistre son premier déficit après plus de 18 années d'excédents consécutif. Le recul des importations de biens n'a pu compenser que très partiellement la forte contraction des exportations d'hydrocarbures». En termes trimestriels, les exportations d'hydrocarbures sont passées de 8,71 milliards de dollars au premier trimestre de 2015 à 9,53 milliards de dollars au second trimestre, pour reculer sensiblement au troisième et quatrième trimestres à seulement 7,58 milliards de dollars et 7,26 milliards de dollars respectivement. Il est à rappeler qu'en 2014, le niveau trimestriel moyen des exportations d'hydrocarbures était de 14,62 milliards de dollars contre 15,95 milliards de dollars en 2013. L'impact du choc externe sur les finances publiques, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, est reflété en 2015, selon la Banque mondiale par le creusement du déficit budgétaire et par l'érosion des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR). La tendance au creusement du déficit global du Trésor et à l'érosion des ressources du FRR s'est accentuée durant toute l'année 2015, en contexte de faiblesse des revenus de la fiscalité pétrolière, liée à la faiblesse persistante des recettes d'exportation d'hydrocarbures, et de dépenses budgétaires toujours élevées. Par ailleurs, le solde global des opérations du Trésor s'est détérioré davantage en 2015 pour atteindre un déficit de 2824,5 milliards de dinars (16,8% du PIB) contre 1375,4 milliards de dinars au titre de l'année 2014 (8% du PIB). En conséquence, le stock d'épargnes financières du Trésor a chuté à 2151,6 milliards de dinars à fin 2015 (4488,2 milliards de dinars à fin 2014). Les ressources du Trésor ont subi une érosion drastique de l'ordre de 2336,6 milliards de dinars, soit une réduction de 52,1% en l'espace de douze mois seulement, après plusieurs années d'efforts soutenus d'épargne budgétaire.