Depuis le 18 mars 2015, date de la suspension du Pr Attia Rabah, chef de service orthopédie-traumatologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Annaba, la structure est gérée par intérim par le Pr Abdelghani Menadi, sans chef de service en titre. Près de deux années après, le ministère de la Santé n'a pas daigné ouvrir un concours pour la chefferie de ce poste, au grand dam de la stabilité du service et de la formation. Bien qu'il soit dans une situation identique, le poste de chef de service ORL, dont l'intérim est assuré par le Pr Kharoubi Smaïn, a été, paradoxalement, ouvert à la faveur d'un concours. Ce qui n'est pas le cas pour le service orthopédie-traumatologie. Force est de reconnaître que, selon nos constatations et l'avis unanime des malades, ce service a connu un regain d'activité remarquable durant cette période. «Représentant la majorité des malades, avec une moyenne de plus de 70% des admis au service des urgences chirurgicales, les victimes des accidents orthopédiques et traumatologiques sont opérées dans les 24 heures qui suivent. Celles qui ne nécessitent pas d'intervention sont prises en charge immédiatement», avoue l'un des responsables du service des urgences. «Quelques années auparavant, rares étaient celles qui étaient transférées depuis les urgences vers le service orthopédie-traumatologie. Ce qui génère une pression sur le personnel médical du service des urgences et un important retard dans la prise en charge des accidentés, sachant que les fractures graves du col du fémur imposent une intervention dans les 24 heures qui suivent», compare un autre paramédical en exercice. Outre cette amélioration, louable à plus d'un titre, l'équipe du Pr Abdelghani Menadi entretient avec succès le jumelage de son service avec celui de l'hôpital de Tébessa. Par temps pluvieux ou ensoleillé, elle n'hésite pas à faire le déplacement pour soulager les malades, souvent âgés, à travers des interventions lourdes en nombre important. De même à Annaba, où les malades âgés à mobilité réduite bénéficient des services d'une unité de soins à domicile après leur intervention chirurgicale. Quant à ceux qui peuvent se déplacer, ils seront accueillis à l'unité de l'hôpital du jour. Faut-il interpeller Abdelmalek Boudiaf, le ministre de la Santé, et indirectement Tahar Hadjar, de l'Enseignement supérieur, pour consolider cette rare bonne volonté en ouvrant le poste de la chefferie de ce service via un concours, comme cela a été le cas pour celui de l'ORL ? Même l'administration du CHU Annaba et celle de la faculté de médecine ont saisi leurs tutelles en les exhortant à intervenir pour le même motif. «Etant très sollicité, ce service peut même être partagé en deux, comme celui de la gynécologie de l'EHS d'El Bouni et de la rééducation de l'EHS de Seraïdi», suggèrent plusieurs responsables du CHU Annaba. Œuvrant pour le bien des malades et des étudiants en médecine, les deux ministres sont placés désormais devant leurs responsabilités.