C'est l'événement par excellence de la semaine prochaine. Madiba, la comédie musicale qui rend hommage au leader sud-africain Nelson Mandela, se produira à l'Opéra d'Alger le 11 février. Belle initiative de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), sous l'impulsion du ministère de la Culture et avec la collaboration de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) que celle d'accueillir du «musical», Madiba, à l'Opéra d'Alger Boualem Bessaïh. Nelson Mandela est resté 27 ans prisonnier, isolé, loin des siens mais si proche de la cause qu'il défendait... Pour lui rendre hommage, ce spectacle musical retrace l'histoire d'amour, au départ impossible, de deux êtres qui, dans la lumière de Mandela, vont combattre pour leurs idéaux. Danses africaines et chœurs traditionnels s'alternent avec des chansons d'amour et des titres rythmés et rassembleurs. La présence bienveillante du grand homme va stimuler nos héros. Leur histoire va s'inscrire dans une des plus belles pages de l'humanité... L'histoire ? Johannesburg, les années 1950. Le jeune Nelson Mandela ouvre le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud pour venir en aide aux victimes de l'apartheid. Il devient le leader politique de l'opposition. Le massacre de Sharpeville radicalise sa position, il est recherché, arrêté puis condamné à la prison à vie au Fort de Robben Island. Vingt ans plus tard, les habitants de Soweto se soulèvent. Sam, un jeune militant noir se fait arrêter. Un amour impossible En prison, il fréquente celui que l'on surnomme «Madiba», Nelson Mandela, qui devient son modèle. Sa fiancée, Sandy, le fait libérer grâce aux relations du chef de la police, Peter Van Leden, l'afrikaner blanc chez qui elle travaille. Will, le jeune frère noir de Sandy, tombe amoureux d'Helena Van Leden, la fille de Peter. Cet amour va grandir, mais le contexte politique leur rend la vie impossible, et ils se séparent. Will milite pour la libération de Mandela et le boycott économique de l'Afrique du Sud. Après 27 ans de prison, Mandela est libéré puis élu président de la nouvelle République d' Afrique du Sud. Vient l'heure du pardon et de la réconciliation : Peter Van Leden se rapproche de sa fille. Tous ensemble, ils prônent la «nation arc-en-ciel», symbole de la nouvelle Afrique du Sud de Madiba. Ce dernier met en vedette James Noah (Nelson Mandela), Juliette Behar (Helena Van Leden), Manu Vince (William Xulu), Roland Karl (Peter Van Leden), Lun 1K (le narrateur), Harmony Dibongue-Levy (Winnie Mandela)… L'auteur, voire le concepteur, de Madiba n'est autre que Jean-Pierre Hadida, né en 1960 à Oran (Algérie). Il entre au conservatoire de musique d'Antony pour y apprendre la guitare classique, mais très vite le piano lui offre des possibilités infinies pour s'adonner à ce qui va devenir sa passion : la composition musicale. Publicitaire, peintre et auteur-compositeur, Jean-Pierre Hadida entre en comédie musicale avec son odyssée musicale sur l'épopée d'Ulysse (2002). Il écrit en 2009 Anne, le musical où il met avec émotion en texte et en musique la courte vie de la jeune Anne Frank (2009). Théâtre du Gymnase-Marie Bel. Depuis, se sont enchaînés Les Bistros qui chantent (2010) au Réservoir, puis en collaboration avec Alicia Sebrien Le Pirate et la poupée (2013), Bonaf, Super héros (2014), Petits monstres (2015) au théâtre Bo Saint Martin. Jean-Pierre a également conçu et réalisé les images fixes et animées qui sont projetées sur l'écran de Madiba, le musical. Il expose ses œuvres digitales à Urban gallery à Paris, dans de nombreuses villes de province et à l'étranger, notamment à Miami, aux Etats-Unis. «Ce nouveau spectacle s'inscrit dans la lignée de celui que j'avais écrit sur Anne Frank. Avec Madiba, nous avons pu bâtir une petite histoire dans la grande histoire. Chanteurs, acteurs, danseurs de toutes les couleurs se donneront rendez-vous pour mettre en lumière la nation arc-en-ciel», indiquera-t-il. Un personnage tourné vers l'avenir La mise en scène est signée de Pierre-Yves Duchesne. Un personnage incontournable du théâtre musical, grand pédagogue, acteur, directeur vocal du Violon sur le toit, de Grease. Une carrière internationale le mène à Hambourg, Bonn, Paris, Avignon et Liège, sa ville natale, avec Les Misérables, Le Fantôme de l'Opéra, Jekyll and Hyde, Chicago et Cats. A propos de Madiba, il étayera : «Parce que la vision du monde de Nelson Mandela était résolument tournée vers l'avenir, la mise en scène de Madiba doit regarder vers la modernité. Sans jamais basculer dans le contemporain intellectuel et sans âme, les voix et la musique s'appuieront sur un dispositif central original, composé par deux systèmes de projections, dont l'un sera réservé à Madiba et la temporalité, l'autre aux messages et aux personnages illustrant le récit raconté. Les nouvelles technologies développées, telles que le mapping et les projections, seront au service d'une histoire qui ne tourne le dos ni au passé ni au présent. De cette toile de fond jailliront les émotions véhiculées par les interprètes, les images d'un monde où la question d'égalité reste souvent sans réponse, celles du combat d'un homme au destin hors norme. Le public sera ainsi convié à un spectacle total, mariant le chant, la danse, la musique et les images, dans lequel les trois notions du temps s'entrechoqueront, hier, aujourd'hui et demain.» Comme disait le groupe Simple Minds en 1989, «Mandela Day». Ce sera la journée, la soirée hommage au leader Nelson Mandela.