Une pétition lancée le 29 janvier dernier pour dénoncer la plantation de palmiers le long du tracé du tramway de Sidi Bel Abbès a déjà recueilli des centaines de signatures, a indiqué, hier, à El Watan, Sid Ahmed Ayadoun, président de l'association écologiste Jeunesse volontaire. Initiée par un groupe de citoyens de la ville, sous le parrainage de ladite association, la pétition sera transmise au cours de cette semaine au wali de Sidi Bel Abbès, Tahar Hachani. «Cette action a suscité une large adhésion de la part de citoyens et d'associations locales, qui rejettent la plantation intra-muros de palmiers coûteux, mort-nés et inadaptés à l'environnement et à l'esthétique de la ville», explique M. Ayadoun. (…) «Les exemples sont nombreux ici à Sidi Bel Abbès et partout ailleurs sur le territoire national, pour démontrer l'inadéquation de ces palmiers transplantés à l'âge adulte avec l'environnement de la région», lit-on dans cette pétition. Les signataires de la pétition rappellent que les doléances exprimées, par le passé et en temps opportun, par de nombreux citoyens de la ville n'ont jamais abouti. «Beaucoup d'argent a été consommé sans pour autant améliorer le cadre de vie du citoyen et l'environnement de la ville», ajoutent-ils. D'après certains élus, un procès-verbal a été établi en août 2014 en présence de la plupart des parties concernées qui s'étaient prononcées au niveau de la direction de l'urbanisme (DUC) pour la plantation d'espèces d'arbres offrant bien plus d'ombrage que les palmiers. Deux années et demie après, les choix arrêtés, portant notamment sut la plantation de platanes et de frênes, ont été abandonnés sans en informer les concernés. Ce PV a-t-il été trituré pour favoriser la passation du marché de fourniture et de pose de palmiers ? Qui en est responsable ? Combien a coûté ce marché ? A ce jour, aucune autorité officielle ne s'est encore exprimée sur cette affaire pourtant largement médiatisée et relayée sur différents réseaux sociaux. Mieux encore, les opérations de remplacement de palmiers morts se sont multipliés ces derniers mois. Des opérations ont été effectuées de nuit, au niveau de l'esplanade la Macta, au cœur de la ville, et le long de la pénétrante nord de l'autoroute Est-Ouest. Pour les initiateurs de la pétition, il est temps de lever le voile sur la nature réelle de certains projets destinés à l'embellissement de la ville, la restauration de nombreuses bâtisses et la réhabilitation d'espaces verts. «Ces espaces et monuments historiques qui se confondent avec l'histoire de notre ville, à l'image du Jardin public, l'esplanade de la Macta (Glacis Sud), le lac de Sidi M'hamed Benali et l'inestimable patrimoine immobilier hérité de l'ère coloniale, souffrent aujourd'hui de négligence et de dégradation inacceptables», soulignent-ils. A Sidi Bel Abbès, plusieurs châteaux et autres manoirs d'une valeur architecturale singulière sont, aujourd'hui, à l'état de ruine.