Le relogement des familles occupant le centre de transit de Boumati (El Harrach) se fait toujours attendre. Plusieurs rassemblements devant le siège de la circonscription administrative d'El Harrach ont été organisés par ces familles, plusieurs autres réunions ont été tenues avec les responsables de la daïra par leurs représentants, sans qu'ils aboutissent toutefois à quelque chose de concret. Initialement, ces habitants étaient installés dans ce centre pour une période de six mois à partir de l'année 1994. Ils comptabilisent actuellement douze ans de présence dans ce lieu cloîtré entre un oued d'eaux usées et une voie ferrée. Les travaux de curage de ce t oued sont à l'arrêt, en attendant l'éradication du site. Au milieu du baraquement, une fourrière canine, appartenant à l'Epic Hygiène urbaine d'Alger (Hurbal), n'est toujours pas exploitée. Les résidents ont, à maintes reprises, affiché leur refus à l'ouverture de cet établissement destiné, entre autres, à l'abattage des animaux errants capturés par les équipes d'Hurbal dans les rues et quartiers de la capitale. Toutes ses opérations nécessitent l'évacuation du bidonville et le relogement, dans des chalets ou dans des constructions en dur, de ces occupants. Pourtant, des promesses ont été données dans ce sens par les walis délégués qui se sont succédé à la tête de la circonscription administrative d'El Harrach. Lors d'une réunion tenue le 24 juillet 2005, regroupant Mohamed Hachemi, wali délégué, les représentants du centre de transit et des journalistes, le premier responsable de la daïra s'est engagé, en effet, en ces termes : « Nous avons étudié votre cas. Si un quota de logements ou de chalets est disponibles, fin août, vous serez relogés. » L'ex-wali délégué a parlé de 60 familles recensées par ses services au niveau du transit au moment où ces interlocuteurs ont avancé le chiffre de 150. Ces derniers parlent actuellement de 152 familles. M. Hachemi, selon les représentants du bidonville, avait donné, en mars 2005, la même promesse de relogement. Finalement, le recasement « promis » pour fin août n'a pas eu lieu et M. Hachemi, « appelé à d'autres fonctions », a quitté officiellement la circonscription administrative d'El Harrach, le 16 août, pour être remplacé par l'ex-secrétaire général de la wilaya de Sétif, Mohamed Hattab. Sous la responsabilité de ce dernier, il y a eu, le 5 août 2006, le relogement des 330 familles du bidonville de Boumzar (Bourouba). Les familles de Boumati, qui se considèrent prioritaires, se sont rapprochées du nouveau wali délégué. On leur a demandé de refaire les dossiers puis d'attendre un éventuel recensement, une opération réalisée à plusieurs reprises, affirme-t-on. « L'actuel wali délégué a déjà exercé ses fonctions à El Harrach. Il connaît très bien notre cas. Du temps où il était à la tête de la daïra, il n'a rien fait pour mettre fin à notre calvaire », avaient déclaré à El Watan, le 27 décembre 2005, les représentants de ces familles. Presque une année après, le « nouveau » wali délégué n'a rien encore fait pour leur relogement. Nos tentatives de contacter, hier, les responsables de la wilaya déléguée d'El Harrach n'ont pas abouti.