A l'instar des deux autres communes situées au nord de la wilaya d'Illizi, à savoir Debdeb et In Amenas, la commune de Bordj Omar Driss enregistre un retard en matière de projets de développement sectoriel. D'énormes chantiers de développement local consentis par l'Etat, au bénéfice de la wilaya d'Illizi et qui font d'elle un véritable chantier à ciel ouvert où prévaut une incontestable dynamique de développement. Mais les trois communes, dites «communes riches de la wilaya», ont eu une part très maigre en matière d'inscription de ces projets étatiques. En fait, durant l'année 2014, le nombre de projets inscrits dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), dans les trois communes situées au nord de la wilaya, est seulement de 12, dont Bordj Omar Driss (4), In Amenas (5) et Debdeb (3). La part du lion est réservée aux trois autres communes, qui ont bénéficié de 36 projets, soit Illizi (14), Bordj El Haouès (11) et Djanet (11). Aussi, et durant l'année 2015, la totalité des projets retenus au profit des trois communes du nord est de 11, (Bordj Omar Driss 5, In Amenas 5, et Debdeb 1). Tandis que la commune de Bordj El Haouès (13), Illizi (19) et Djanet (44). Oubliée Mis à part les trois projets de réalisation d'un hôpital de 60 lits, un nouveau centre de formation professionnel et une piscine semi-olympique, dont les travaux enregistrent un bon taux d'avancement, la commune de Bordj Omar Driss vit un enclavement sans précédent. Son éloignement, 700 km du chef-lieu de la wilaya, la pénalise davantage. Ses habitants réclament depuis belle lurette la réhabilitation de la route Bordj Omar Driss-Illizi, par Oued Samen, en réduisant la distance de 300 km, un véritable raccourci par rapport au trajet actuel, estimé à 700 km, qui rend le développement quasi impossible, et la non-réhabilitation de la route Bordj Omar Driss - Illizi pénalise à vie cette commune. D'ailleurs, lors de la présentation de l'étude technique préliminaire de la ligne ferroviaire Nouvelle ville Hassi Messaoud – Illizi, présentée par L'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), la variante 3 dans la description des alternatives (Hassi Belagbour – Bordj Omar Driss ville – Illizi), a été exclue sous prétexte «variante à éviter pour des raisons de clientèle». Dans le secteur de la jeunesse et des sports, les clubs sportifs n'ont cessé de réclamer un stade de football sans avoir eu gain de cause à ce jour, et la jeunesse se trouve inévitablement confrontée aux fléaux sociaux. Concentration pétrolière De par sa position géographique et malgré la multitude de directions régionales de Sonatrach (TFT, Ghourd Nouss et El Hamra) que compte, à elle seule, la commune de Bordj Omar Driss, ainsi que les dizaines de sociétés pétrolières filiales de groupe Sonatrach. L'industrie énergétique n'a, hélas, aucun effet important sur la croissance économique et urbaine de cette ville et son rayonnement territorial. La commune n'est, paradoxalement, pas dotée de gaz de ville ! La société civile réclame depuis belle lurette l'ouverture, au moins, d'un centre médical «citoyen» de Sonatrach permettant de consolider ses liens avec la population locale, d'ailleurs indispensable pour une responsabilité sociétal, mais en vain. Pour le secteur de l'éducation, la commune compte réceptionner deux nouveaux CEM, bases 4 et 5, la rentrée prochaine, mais la qualité du lycée laisse à désirer. Cet unique lycée, qui risque de ruine, ne dispose pas d'une filière de langue étrangère et les bacheliers de la région pédalent dans le vide aux universités. La commune n'a pas bénéficié d'une gare routière dans le cadre du Programme spécial du développement des régions du Sud (PSDRS 2014), moins encore d'une annexe de l'Etablissement public de transport urbain et suburbain. En tout cas, les carences précitées sont loin d'être exhaustives et ceux qui ont lu notre édition n°7744 du 17 mars 2016 (Bordj Omar Driss, paroles aux jeunes) savent bien que les attentes de la population sont bien au-dessus de la réalité de réalisation. L'Etat rattrapera-t-il ce retard ? Telle est la question qui est sur toutes les lèvres des jeunes de cette commune. Le défi est lancé.