Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière rassure la population quant à l'innocuité de la vaccination contre la rougeole et la rubéole. C'est sur un ton de plaidoyer que le Pr Smaïl Mesbah, infectiologue et directeur de la prévention au ministère de la Santé, s'est adressé à un parterre de journalistes lors d'une conférence de presse organisée au siège du ministère en réaction aux réticences des parents d'élèves à faire vacciner leurs enfants lors de la campagne de vaccination lancée depuis hier, et ce, jusqu'au 15 mars : «Nous sommes dans l'obligation de protéger nos enfants de ces maladies dont l'une est mortelle et l'autre contagieuse. Il s'agit d'un droit constitutionnel et nos enfants ne doivent pas être privés de la prévention de ces maladies. Il s'agit de nos filles qui deviendront plus tard mamans et elles ont le droit d'avoir des enfants normaux. Le personnel féminin enseignant et encadreurs dans les établissements scolaires doivent être également protégés. Nous ne sommes plus au stade du contrôle de ces maladies, mais à la phase de leur éradication.» Il estime que les parents doivent plutôt «nous faire confiance et contribuer à la réussite de cette opération initiée suite aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, dans le cadre de l'éradication de ces maladies en éliminant les virus, faire rattraper les enfants qui n'ont jamais été vaccinés, notamment contre la rubéole». Le Pr Mesbah a souligné que toutes les dispositions ont été prises pour mener cette campagne pour 7 millions de doses avec près de 5000 équipes de vaccination et entre 7 à 8000 infirmiers mobilisés. Il a indiqué que ce vaccin ne sera administré que sur présentation du carnet de santé de l'enfant et la vaccination n'est pas indiquée pour les enfants souffrant de maladies chroniques ou en état de fébrilité (notamment avec de la fièvre). Il dément catégoriquement l'établissement d'un formulaire par le ministère de la Santé soumis à la signature des parents. «La note ministérielle a été renvoyée à nos équipes exigeant seulement le carnet de santé de l'enfant, tout en rappelant les conditions dans lesquelles cette vaccination doit être réalisée et dans quel cas elle est contre-indiquée. Elle concerne donc 7 millions d'élèves, quel que soit leur statut vaccinal antérieur.» Le représentant de l'OMS en Algérie, M. Keita Bah, qui a tenu à féliciter l'Algérie pour l'éradication de la polio, a indiqué que ce vaccin R-R est utilisé dans 160 pays et les études menées par l'OMS montrent que «5% des effets secondaires bénins et transitoires (fièvre, douleur au point de l'injection, rougeur, etc.) sont enregistrés. Les réactions allergiques sont rares et elles surviennent pour un cas sur 100 000 doses administrées. Ces vaccins ont prouvé leur efficacité. A l'OMS, nous considérons la qualité et l'efficacité sur les produits fabriqués par les laboratoires accrédités. Sur la liste des vaccins proposés par les fabricants, nous en recommandons 3 à 4 pour les pays. Ces produits sont garantis et pré-qualifiés», a-t-il précisé. Par ailleurs, Slim Belkessam, directeur de la communication au ministère de la Santé, affirme qu'«une consultation juridique a été ouverte pour définir les procédures à mener contre tous ceux qui sont derrière toute cette désinformation, même dans le secteur».