Les vaccins sont contre-indiqués chez les enfants vulnérables souffrant d'une fièvre et/ou porteurs de maladies infectieuses, d'une maladie du sang, d'insuffisance rénale, d'anémie ou encore lors des phases préopératoire ou postopératoire. L'annonce-surprise, au début de la semaine, de la campagne pour la vaccination contre la rougeole et la rubéole des enfants scolarisés âgés entre 6 et 14 ans a suscité la crainte des parents. La panique s'est emparée notamment des parents d'élèves ayant été destinataires d'un "imprimé", équivalant à une décharge à signer pour donner leur autorisation à l'établissement scolaire expéditeur à vacciner leur enfant. Voilà qui a suscité la réaction hier du ministère de la Santé qui est sorti de sa réserve pour tenter de rassurer les parents d'élèves concernant cette campagne précise sur laquelle le département d'Abdelmalek Boudiaf avait cruellement manqué de communiquer avant que la polémique ne s'installe. "Les deux vaccins contre la rougeole et la rubéole sont fiables et ne présentent aucun danger sur la santé des enfants concernés, à savoir ceux âgés entre 6 et 14 ans", a tenu à rassurer, en effet, le professeur Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, qui s'étonne néanmoins de la provenance de ces "fameux imprimés" envoyés à nombre de parents d'élèves. "Les imprimés envoyés aux parents n'émanent pas du ministère" Selon lui, ces documents qui seraient l'œuvre "isolée" de quelques responsables d'établissements scolaires n'engagent en aucun cas son département. "Ces fameux documents ne sont pas exigés par le ministère de la Santé. Dans la note que nous avons envoyée aux établissements scolaires, nous avons exigé uniquement la présentation des carnets de santé des élèves concernés", a expliqué le représentant du département d'Abdelmalek Boudiaf, lors d'une conférence de presse conjointement animée avec des spécialistes de la vaccination et le représentant de l'OMS en Algérie, Bah Keita. M. Mesbah a indiqué que son département avait, "dès la découverte, jeudi dernier, des premiers imprimés envoyés aux parents d'élèves", saisi à ce sujet, pour le moins surprenant, son homologue de l'Education nationale. Slim Belkacem, chargé de communication au ministère de la Santé, précise, à ce titre, qu'une concertation juridique est engagée en vue de définir la procédure juridique légale à engager contre les auteurs des documents adressés aux parents d'élèves. Indiquant que la campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole officiellement lancée depuis hier s'étalera jusqu'au 15 du mois en cours, le Pr Mesbah a précisé que plus de "7 millions de doses" ont été importées et qu'au moins 5 000 médecins et 7 000 infirmiers sont mobilisés pour cette opération. Le directeur général de la prévention souligne que l'ensemble des enfants âgés entre 6 et 14 ans est concerné par la présente campagne. Il a précisé que sont dispensés les enfants vulnérables souffrant d'une fièvre et/ou porteurs de maladies infectieuses, d'une maladie du sang, d'insuffisance rénale, d'anémie ou encore lors des phases préopératoire ou postopératoire. Les vaccins importés sur recommandation de l'OMS Outre le déficit de communication sur la présente campagne, les réticences des parents à faire vacciner leurs enfants se justifieraient par ailleurs, par le scandale du vaccin Pentavalent ayant causé le décès de nourrissons l'été dernier. Une réalité reconnue et par les représentants du ministère et de l'OMS à Alger, qui regrettent que la confiance soit rompue depuis entre les autorités sanitaires et les citoyens. M. Keita s'est efforcé, le long de son intervention, à rassurer sur la "qualité et la sécurité" des vaccins contre la rougeole et la rubéole importés par le ministère de la Santé sur "recommandation de l'OMS". Il souligne que la présente campagne lancée en Algérie s'inscrit dans le cadre du plan mondial de vaccination contre la rougeole et la rubéole, s'étalant de "2014 à 2020", engagé par l'OMS et adopté par ses 194 membres. Selon lui, aujourd'hui, ce seraient 160 pays sur 194 membres de l'OMS qui mèneraient des campagnes similaires à celle engagée par l'Algérie. L'objectif du plan de l'OMS, rappelle-t-il, étant de "tarir les réservoirs des virus de la rougeole et de la rubéole d'ici à 2020". Pour le cas de l'Algérie, M. Keita précise que l'objectif est d'immuniser les enfants à hauteur de "95%". S'il consent que le risque zéro n'existe pas dans toute opération de vaccin, M. Keita rassure, toutefois, que les effets secondaires des vaccins restent insignifiants et seraient souvent bénins. Farid Abdeladim