L'association féministe pour l'épanouissement de la personne et l'exercice de la citoyenneté (Afepec) célèbre, cette année, la journée du 8 mars, avec l'organisation de la 4e édition du «Mois de l'égalité entre les femmes et les hommes». De son côté, l'association Fard a célébré le 8 mars en rendant hommage, hier, à la défunte Zohra Belghazali, qui était la présidente de cette association de mars 2011 à mars 2014. L'association Fard a aussi programmé une table ronde, en son siège, consacrée à la sociologue et féministe marocaine, Fatima Mernissi. Réunis, mercredi après-midi, au siège de l'Afepec, plusieurs associations et partis politiques se sont mis d'accord sur le principe de fédérer les efforts dans la lutte pour les droits des femmes, en mettant en place une coordination permanente à même de dégager une nouvelle stratégie de lutte pour l'égalité et la citoyenneté à travers des actions communes et coordonnées sur différents plans. Selon la vice-présidente de l'Afepec, Malika Remaoun, «les partis politiques présents et les associations ont exprimé leur volonté de mener des actions concrètes et le cadre formel de ce rassemblement sera mis en place incessamment». Notre interlocutrice a annoncé une rencontre, cette semaine, avec les membres de cette coordination, afin de désigner un groupe de travail chargé de tracer les objectifs et les priorités : «Notre objectif est de faire un réel diagnostic de la situation des droits des femmes en Algérie pour définir les priorités. Par la suite, il sera question de mettre en place une stratégie globale pour mener à bien notre combat.» Beaucoup d'associations et de militants pour la citoyenneté et les droits des femmes étaient présents à cette rencontre, en plus de partis politiques, à l'instar du MDS-Oran, du RCD ou du FFS. Côté associations, on peut citer celles du Collectif pour l'autonomisation des femmes, ou encore Femmes algériennes médecins, ainsi que Bel Horizon et Petit Lecteur. Chafaâ Aguenihiani, militant du FFS, a rappelé que «les droits des femmes constituent une question centrale dans le programme de son parti et que ce rassemblement entre partis et associations est une occasion pour fédérer les efforts». La première partie de la rencontre de mercredi a été consacrée à un exposé et un débat sur la levée des réserves formulées par l'Algérie sur la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes (Cedaw), lesquelles réserves, faut-il le rappeler, empêchent une application effective de la ratification de cette convention. L'Afepec a lancé, il y a trois mois, une discussion autour d'une lettre pour la levée des réserves à cette convention. Le débat autour de la lettre, objet des rencontres de ce mois de l'égalité, est en fait une réponse de la société civile à l'appel lancé par le président de la République, en mars 2016, invitant à reconsidérer les réserves de l'Algérie concernant certains articles de la Cedaw. L'application effective de ladite convention se heurte, non seulement à une tergiversation du pouvoir, mais aussi au blocage au niveau de la société civile, selon les obédiences, la question religieuse étant centrale. 20 ans après la ratification de la Cedaw, l'Algérie n'a toujours pas levé les réserves émises, qui trouvent leur source dans le code de la famille. Les réserves en question concernent les articles 2, 9-2 (réserve levée), 15-4, 16 et 29-1. L'adoption intégrale de ces articles aboutirait à l'abrogation des lois inégalitaires, à l'exemple du code de la famille de 2005.