Dans sa liste de ce que la France aurait apporté à l'Algérie, le président (Les Républicains) de la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur, Christian Estrosi, cite… les autoroutes ! Une vraie fausse information à double voie ! C'était au cours d'une réunion de soutien au candidat François Fillon, à Avignon, dans le Vaucluse. La presse locale rapporte ce propos de celui qui après avoir été contre Fillon, empêtré dans les affaires, a finalement décidé de le soutenir, en dépit de sa probable mise en examen cette semaine. Dans sa dénonciation des propos du candidat Emmanuel Macron à Alger en février dernier sur les «crimes contre l'humanité», Estrosi se croit habilité à rappeler les bienfaits de la présence française en Algérie, comme il le fait depuis des années, en lien avec les «Algérianistes» de sa ville, Nice, dont il a été le maire. Mais de là à parler d'autoroutes alors qu'elles étaient encore en balbutiement dans les années 50' en France même, il y a de quoi être étonné. La France aurait donc construit des autoroutes en Algérie avant la métropole, et on ne les aurait pas vues ! Si le discours des hommes politiques emprunte de plus en plus à la tromperie, il vire à donner de fausses nouvelles que personne ne peut vérifier. C'est ce que les Américains appellent les «fake news», dont le président Trump s'est fait le spécialiste. Au règne de Pinocchio, le candidat Fillon s'était lui-même fendu d'un énorme bobard en affirmant sur France 2 que des télévisions avaient annoncé que sa femme Pénélope s'était suicidée, sans réaction du journaliste qui l'interviewait… Alors que c'était une fausse nouvelle consciemment prononcée. Plus la ficelle est grosse, moins elle se voit. «La vérité, c'est le mensonge». C'est l'un des slogans du monde totalitaire décrit par George Orwell en 1948 dans son célèbre roman 1984.