Las des promesses sans lendemain des autorités locales, des dizaines de villageois de la région de Rouafaâ, au sud de Bordj Menaïel, à l'est de Boumerdès, ont protesté avant-hier devant le siège de la wilaya. Munis de banderoles et de pancartes, les manifestants ont voulu cette fois transmettre leurs doléances au wali. «Notre région a beaucoup donné durant la Guerre de Libération nationale, mais elle n'a pas eu grand-chose en contrepartie après l'indépendance. Nos foyers ne sont toujours pas raccordés au réseau de gaz de ville. L'eau potable coule une heure par 15 jours dans nos robinets», s'indignent certains villageois qui réclament l'achèvement du projet de revêtement de la route desservant les localités d'Ijelwahen, Afir et Aît Oumeziane. De nombreuses familles ayant quitté leurs terres durant la décennie noire ont exprimé leur vœu d'y retourner, mais l'Etat ne leur a pas facilité la tâche. «Une partie de la route desservant nos villages demeure à l'état de piste. On n'a dégagé 16 millions de dinars pour son revêtement, mais les travaux ne sont toujours pas entamés», précise un représentant des protestataires, qui se plaint de la pénurie d'eau potable. «Les conduites d'eau sont rouillées. Elles n'ont pas été rénovées depuis les années 1980. A l'époque, la région comptait plus d'une centaine de familles. On avait même une école primaire et un centre de soins, mais tout s'est effondré», déplore-t-il. Selon lui, de nombreux postulants à l'aide à l'habitat rural n'ont pas obtenu de suite favorable à leurs dossiers. «On a tout fait avec nos propres moyens. Comment veut-on repeupler les villages désertés durant la décennie noire face à cette situation ? Cela fait des années qu'on parle de l'ouverture de pistes et de la distribution de ruchers et quelques têtes d'ovins et de bovins aux villageois qui veulent y retourner. Finalement, ce n'est que du bluff», regrette-t-il. Les habitants réclament le revêtement de la route reliant Bordj Menaïel au village Alouane, en passant par Tizi n'Ali Slimane. Un axe stratégique qui mène vers Naciria, mais qui se trouve dans état déplorable. «Cela fait plus d'une année qu'on nous a dit que la DTP a réservé une enveloppe de 120 millions de dinars pour son revêtement, mais on n'a rien vu venir», dénoncent-ils. Une délégation représentant les protestataires a été reçue par le chef de cabinet de la wilaya. Celui-ci s'est engagé, selon eux, à transmettre leurs doléances aux services concernés. «Il nous a promis aussi que le projet de revêtement de la route desservant la région sera entamé incessamment, mais si ses paroles ne sont pas traduites dans les faits, nous allons revenir à la charge», préviennent les villageois.