Des dizaines d'habitants du village Ighoumrassen, dans la commune des Issers, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya de Boumerdès, ont protesté, hier, contre la dégradation de leurs conditions de vie. Ils se sont agglutinés, dès le début de la matinée, devant le siège de la daïra qu'ils ont fermé par la suite, pour réclamer la prise en charge de leurs revendications. Les protestataires réclament le revêtement de la route reliant le village au chef-lieu communal. Cet unique axe routier se trouve dans un état dégradé et risque de devenir impraticable, notamment en période hivernale. Cet état de la route a poussé plusieurs transporteurs à changer d'activité, ce qui a créé une pénurie en matière de moyens de transport. Les villageois réclament le transport scolaire, dont les moyens déployés s'avèrent insuffisants pour répondre aux besoins des écoliers. Le village n'est toujours pas pas doté de CEM, les collégiens sont scolarisés au chef-lieu et s'entassent dans des fourgons de transport qui ne répondent pas aux normes. La pénurie d'eau potable se pose avec acuité dans ce village, distant d'à peine six kilomètres du chef-lieu communal. Selon un villageois, «cela fait plusieurs semaines que l'eau n'a pas coulé dans nos robinets». «Les promesses faites par les responsables qui se sont succédés à la tête de l'APC pour régler une fois pour toute le problème de pénurie d'eau ne sont toujours pas concrétisées. Nous attendons depuis plusieurs années le raccordement de notre village au réseau AEP de la station de dessalement de Cap Djinet, mais en vain. Les travaux avancent lentement et rien ne présage le bonheur en ces temps de vaches maigres», nous dira un villageois. Les habitants ont été durement touchés par le manque d'eau en été. La citerne d'eau se vendait à 1100 DA l'unité. Il y a près de trois ans, le gouvernement a dégagé une somme de 240 milliards de centimes pour raccorder plusieurs localités, notamment Issers, Bordj Ménaïel et Chabet El Ameur au réseau d'AEP. Outre cela, les protestataires réclament l'ouverture de la salle de soins, fermée depuis deux décennies. Selon un villageois, ladite salle a été squattée par un habitant. Pour une simple consultation médicale ou une injection, les citoyens partent aux salles de soins de la ville qui ferment à 16h30. Les manifestants, par la même occasion, ont dénoncé les responsables locaux qui tournent leurs dos aux problèmes des villageois. «Le chef de daïra n'a pas répondu à nos demandes d'audience afin de débattre de nos doléances. Il est (le chef de daïra) au service des citoyens et doit les recevoir afin de trouver des solutions aux problèmes auxquels ils font face quotidiennement», nous dira un villageois en colère. Un élu affirme que les travaux de réfection de la route du village sont programmés incessamment et l'entreprise chargée de sa réalisation les entamera une fois les procédures administratives achevées. Le même interlocuteur affirme que l'APC fait de son mieux pour répondre aux doléances des villageois.