Pathétique et triste. Tel est le sort réservé au cimetière chrétien de la ville de Sidi Aïch, situé en surplomb de l'agglomération. La sépulture regroupant une douzaine de tombes subit la double action de la dégradation naturelle et de la déprédation volontaire. Les caveaux abritant les restes mortuaires sont profanés et vandalisés. Royaume des herbes folles, l'enclos est le réceptacle d'un patchwork de détritus. A l'évidence, les amateurs de mousseuse et autres camés s'y planquent pour donner libre cours à leurs orgies. En témoignent ces amas de bouteilles et canettes jonchant tous les recoins. On raconte que des quidams poussent l'outrecuidance un peu plus loin, en y faisant paître leurs moutons. Tant qu'à faire ! Nos mœurs sont-elles donc à ce point dépravées ? Jusqu'à souiller la mémoire des morts et les empêcher de reposer en paix. La question mérite sans doute méditation…