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Construire une Algérie fidèle à ses valeurs nationales, ouverte à la modernité et à l'universalité
Contributions : les autres articles
Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2017

Construire un pouvoir proche des hommes et des femmes, sensible à leurs difficultés dans la vie quotidienne. Le système politique despotique et centralisé a voulu construire une société dépolitisée, où tout vient de l'Etat et revient à l'Etat.
Il s'est installé aux commandes du pays par un coup d'Etat de l'armée des frontières, qui ne peut être approuvé sans reconnaître à chacun le droit de se faire justice soi-même. Il n'a changé ni dans sa nature, ni dans son rôle, ni dans ses fonctions, a privé le peuple de sa souveraineté et l'Algérien de sa citoyenneté. Il a précipité le pays dans la dérive. La libération du pays n'a pas rimé avec la libération de l'homme, encore moins celle de la femme. Le rôle silencieux, étouffé des femmes durant la guerre de Libération nationale est une dérive politique importante.
Les élections
La fraude électorale, vieille tradition coloniale amplifiée depuis l'indépendance, bien intégrée dans les mœurs du pays, est au rendez-vous de toutes les élections. Le système politique issu de l'armée des frontières a voulu se légitimer par des élections truquées qui relèvent du hold-up électoral, qui est du gangstérisme politique. C'est l'assassinat de la démocratie pour garder le pouvoir. Dire la vérité sur les élections n'est pas seulement une question de vérité historique, de morale, mais une exigence politique.
Dans les élections, deux conceptions s'affrontent, s'opposent : celle qui se fonde sur la volonté du peuple librement exprimée qui veut accéder au pouvoir par des élections propres et transparentes, et celle qui se réclame du peuple mais n'a pas son soutien, qui s'efforce d'expliquer que la légitimité ne peut venir que du système politique qui trouve son expression la plus achevée dans le FLN, le RND, TAJ, les alliés et les ralliés du pouvoir qui n'ont aucune base sociale, et qui dans leur dérive totalitaire soutiennent qu'il faut dépolitiser le peuple pour qu'il soit soumis, dompté, domestiqué. Pour assurer aux clans du pouvoir une prolongation infinie à la tête de l'Etat, une seule condition : perpétuer le trafic des urnes.
Le pouvoir qui est illégitime a peur d'élections libres, crédibles, n'accepte pas les risques électoraux inhérents à la démocratie, préfère des élections trafiquées qui lui assurent une victoire à la Phyrrus sans risque et sans gloire. A chaque élection, le pouvoir ne cesse de dire et de répéter qu'elle sera libre et transparente, mais dans la mémoire collective des Algériens les souvenirs sont frais de toutes les fraudes électorales qui leur ont fait déserter les urnes.
Les élections présidentielles
Le président de la République est la clef de voûte des institutions. Abdelaziz Bouteflika a été porté à la magistrature suprême et à un destin national le 15 avril 1999, non pas par le choix du peuple consacré souverain par la Constitution, mais par le choix du système politique détenteur du pouvoir réel, faiseur de roi qui l'ont fait roi, confirmé par un vote qui n'a été qu'une simple formalité de confirmation. Il a été ensuite hissé au sommet de l'Etat par des élections préfabriquées avec leur excès et leur outrance dont le maître d'œuvre est le DRS, secondé par le ministre de l'Intérieur et les walis.
Il a gouverné, ou plutôt régné par les moyens de la dictature qui pratique la rhétorique de la répression pour bénéficier des complicités de l'amnésie collective qui facilite les ralliements et précipite les renoncements. Le césarisme est un courant traditionnel du totalitarisme qui sollicite l'homme providentiel pour redresser le pays. La politique du Président a pour objectif prioritaire après son élection de préparer sa réélection chaque fois entachée de fraude électorale pour succéder à lui-même, avec l'assurance, comme d'habitude, d'un plébiscite en sa faveur. Un Président issu de la fraude électorale est illégitime.
La légitimité ne peut venir du système politique, mais seulement du peuple, car c'est du peuple que vient le pouvoir, et c'est dans le peuple que réside la légalité et la légitimé. Il est locataire régulier du palais d'El Mouradia quand il est délégué par le peuple par des électeur libres et transparentes, mais il est illégitime s'il est issu de la fraude électorale. Pour les 4 mandats du Président, le scrutin s'est transformé en plébiscite, alors que les électeurs ont marqué un nouveau record d'abstentions en désertant les urnes.
Pour Mouloud Hamrouche, le corps électoral a voté à 20% lors de l'élection présidentielle du 15 avril 1999. Pour Ali Benflis, le scrutin de l'élection présidentielle d'avril 2014 s'est concrétisé par sa victoire dans les urnes et non dans les résultats. Combien d'erreurs, de fautes, de fausses routes, de vaines impasses, s'épargnerait le peuple si le Président ne s'était pas égaré et n'avait pas égaré ceux qui le couvraient d'éloges, l'ovationnaient, l'applaudissaient, mettaient en relief la profondeur de ses analyses et la justesse de ses décisions.
L'homme a la faiblesse de se prendre pour ce qu'il n'est pas, une telle erreur de jugement sur soi-même lui fait accepter toutes les flatteries, s'enfermer dans les impasses. L'alternance, c'est le droit de l'électorat mécontent de la gestion de l'Etat pour le Président et le gouvernement de leur substituter une autre équipe. Les pouvoir n'a de sens que s'il ne se substitue pas à l'Etat, n'est pas entaché de fraudes électorales, sa spécialité, qui a mené à la normalisation du peuple.
Les élections législatives
Les premières élections démocratiques de l'histoire de l'Algérie sont celles locales (APC et APW) du 12 juin 1990 et législatives du 26 décembre 1991 qui ont déclenché le coup d'Etat militaire du 11 janvier 1992. Les électurs, par des élections libres et transparentes, ont sanctionné l'échec du pouvoir aux vues courtes, qui n'a pas été à la hauteur de son espérance et de sa confiance. Pour paraphraser Bertold Brecht, puisque le peuple a voté le 26 décembre 1991 aux élections législatives contre le système politique, il faut dissoudre le peuple.
Pour Paul Aron : «Le génie du chocolat est d'amdouer le cacao (…) de le domestiquer, sans l'aliéner.» J'imagine, compte tenu de la situation politique de l'époque, l'ukase adressé par les décideurs de l'armée au chef du gouvernement qui ne sera peu après qu'un Premier ministre : «A partir de maintenant et jusqu'à la fin du XXIe siècle, les élections seront organisées par les DRS qui joue le rôle de premier parti politique du pays, secondé par le ministre de l'Intérieur, la Justice et les walis.
Les walis qui obtiendront d'excellents résultats dans la fraude électorale seront nommés ministres.» Le premier chef de gouvernement du président Liamine Zeroual, Ahmed Ouyahia, a fait un putsch pour récupérer le RND et le mettre au service de Bouteflika. Le RND qui a pris la place du FLN, né en février 1997 avec des moustaches, a obtenu en juin 1997, sous le contrôle d'Ahmed Ouyahia, chef de gouvernement, 156 députés aux élections législatives.
La victoire du RND aux élections locales du 23 octobre 1997 est due à une fraude généralisée qui s'est concrétisée par 80 sièges sur 96 au Conseil de la nation. Le FLN a obtenu 10 sièges, le FFS 4, et 2 sont allés au MSP qui a fait les frais de l'élection. Le président Bouteflika a déclaré à la communauté algérienne établie en Amérique(1) qu'«il a refusé de rendre public le rapport de l'APN sur la fraude électorale aux élections locales pour sauver la crédibilité du Conseil de la nation.
La fraude électorale est prouvée à 100%». Le Conseil de la nation, créé par le président Liamine Zeroual, est une hérésie, car rien dans la sociologie politique du peuple algérien ne peut justifier son existence. Il faut le dissoudre. Le Congrès américain comprend 435 députés et 100 sénateurs pour 325 millions d'habitants. Le Parlement algérien comprend 462 députés et 144 sénateurs pour 41 millions d'habitants. Le nombre de députés à l'APN doit être de 300 au plus.
L'élection législative du 4 mai 2017
Le métier politique est un métier comme un autre : une vision, une passion, la volonté de faire passer ses idées, ses convictions, l'ambition et le goût du pouvoir. Le peuple algérien qui veut devenir maître de son destin veut des élections libres et transparentes, pour faire arriver aux responsabilités des femmes et des hommes compétents, doués de capacités de réflexion et d'action. Il faut rendre le pouvoir à ses détenteurs authentiques et légitimes, élus par le peuple au suffrage universel qui est la loi, et le peuple souverain le maître qui définit le régime politique qui doit présider à la destinée du peuple.
Ali Bahmane, l'un des éditorialiste du journal El Watan, écrit(2) : «Participer aux élections, c'est cautionner le pouvoir en place et perdre son âme ; a contrario, ne pas aller à ce rendez-vous, c'est signer sa disparition de la scène politique». Pour les partis de l'opposition, le retour à l'urne est incontournable pour contrecarrer la volonté du pouvoir d'obtenir comme d'habitude une majorité écrasante à l'APN. Ils vont étendre leur zone d'influence par le rassemblement des électeurs opposés ou hostiles au pouvoir. La solution pour ces partis, comme l'a préconisé le RCD, était de retenir le boycott, car les élections ne seront ni libres, ni transparentes.
Un pouvoir en fin de règne dont les trois piliers sont la dictature, l'affairisme, la corruption peut-il préparer des élections législatives libres, crédibles ? c'est une absurdité. Quel pouvoir fondé sur la dictature ferait des élections propres et s'engagerait à céder le pouvoir au cas où le suffrage universel ne serait pas en sa faveur ? Le vote du peuple est régulièrement détourné. Tout a été dit sur ces élections qui ne servent qu'à reproduire et renforcer le pouvoir en place, assuré d'être encore aux commandes du pays.
Les partis du pouvoir qui ont occupé la part du lion à l'APN sont prêts à utiliser les mêmes moyens pour s'y maintenir. Ne pas respecter les règles d'une élection transparente, c'est déclencher une grande désaffection de l'électorat, une abstention record. Les électeurs informés et exigeants n'ont pas besoin d'être convaincus, ils le sont de longue date en ne participant pas en nombre à toutes les élections, car le présent est désespérant et l'avenir incertain.
Une majorité confortable opposée au pouvoir demeure prête à concrétiser cette attitude le jour du vote par l'abstention. Il faut mobiliser toutes les énergies pour faire de l'abstention aux élections du 4 mai 2017 une consigne impérative et une attitude offensive. Les électeurs dans leur grande majorité ne participeront pas à la prochaine élection, déserteront les urnes par un boycott massif, pour ne pas servir de caution au pouvoir et dénoncer la force électorale.
Le vainqueur de ces élections sera l'électorat qui désertera les urnes, avec un nouveau record d'abstention. La présidence de la Républicaine va s'investir dans les élections législatives du 4 mai. Déjà aux élections du 10 mai 2012, le Président a tenté d'élever cette élection au rang du 1er Novembre 1954. Cette élection n'a servi qu'à préparer le 4e mandat du Président. L'élection du 4 mai prochain servira aussi à préparer l'élection présidentielle d'avril 2019, ou une élection anticipée.
Pour le pouvoir, il y a trois manières de présider à la destinée du pays : s'identifier à lui, c'est ce que font les rois ; le servir, se mettre à sa disposition, c'est ce qu'ont fait les martyrs de la Guerre de Libération nationale ; l'occuper par le fric et par le flic, c'est ce qui se fait actuellement. La campagne électorale qui a débuté le 8 avril se traduira par des réformes et des projets qui vont demeurer sans lendemain. Le cimetière des promesses non tenues regorge déjà de victimes.
La liberté d'expression et la liberté d'information
La liberté d'expression est le fondement de toutes les libertés. Elle est protégée par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) et par l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Il y a une menace majeure du pouvoir contre les libertés et la première d'entre elles est la liberté d'expression.
Elle est indispensable à la liberté de la presse, qui a pour tâche de former l'opinion publique. Au-delà du bien économique, les journaux de la presse privée libre, mis en forme avec un grand professionnalisme, en relation objective et honnête avec les faits, rendent compte de l'actualité dans tout les domaines, véhiculent des idées, favorisent les débats, la diversité des expressions, la libre critique, le droit de libre examen, le droit à la vérité.
Leurs journalistes, qui sont dévoués à leur cause, se sont montrés leurs guides fidèles et efficaces. Le pouvoir dispose grâce à l'ENTV, qui est une arme redoutable, d'un moyen d'information et de propagande d'une grande puissance. L'opposition politique n'a pas le droit de s'exprimer, de débattre à la Télévision nationale. Le motif de l'interdiction est : «Pas de propagande antipouvoir sur le petit écran», a dit le président Bouteflika.
Le président du RCD, Mohcine Belabbas a déclaré : «L'ENTV est passée de l'état d'urgence à l'état de siège et d'exception.» La Télévision nationale doit respecter la mesure d'équilibre et d'objectivité que les Algériens attendent d'un service public. Elle doit être un lieu d'échanges et de débats politiques où doivent pouvoir s'exprimer des opinions diverses, y compris celles que ne partage pas le pouvoir.
La dérive du ministre de la Communication est à dénoncer
L'information est un secteur de souveraineté et le premier objectif du ministre est de la contrôler afin d'offrir aux Algériens des informations qui défendent et renforcent la politique du pouvoir. Il veut contrôler l'information qui doit être simple, vivante, juste, libre, tonique, critique, et ceux qui la détiennent. Les Algériens, qui ont soif d'une information libérée de la pesante tutelle du ministre, veulent être bien informés pour être libres dans leurs choix et autonomes dans leurs décisions. Le ministre de la Communication ne soutient pas les groupes de presse qui ne défendent pas la politique du pouvoir.
La presse privée libre, consciente des nécessités d'une gestion moderne et dynamique de l'information, est menacée dans ses intérêts et même dans son existence si elle est privée des allégements fiscaux et surtout de l'apport de la publicité. Le système politique et les pouvoirs qui se sont succédé ont gouverné l'Algérie de manière despotique, et l'ont conduite à l'échec par manque de vision politique et culturelle. La situation politique faite d'immobilisme, qui est mortifière et de statu quo, est bloquée. L'Algérie, qui ne respecte pas les libertés, les droits de l'homme, les viole, pratique l'injustice avec continuité, bafoue les conventions qu'elle a ratifiées, est condamnée par les Nations unies.
Dans sa déclaration à la presse, dimanche 6 décembre 2015, il donne des leçons au général Mediène, dit Toufik. «Les propos de général Toufik (qui est en fait général de corps d'armée en retraite) sont d'une extrême violence. Je suis étonné qu'un officier supérieur qui connaît très bien ses droits et ses devoirs, notamment le droit de réserve, se laisse à dénoncer une décision de justice. En contestant la justice, l'ex-officier supérieur remet en cause l'Etat de droit et la souveraineté du pouvoir judiciaire.»
Quel Algérien peut croire que l'Algérie est un Etat de droit et la justice souveraine ? Quand le pouvoir judiciaire est soumis au pouvoir exécutif, il y a atteinte à l'indépendance de la justice et des magistrats. Il y a glissement du droit, déficience et, bien plus, démission de la justice qui offense les droits de l'homme. Pour Jean Podillon : «Les mots vivent à l'inverse des serpents, ils changent non de peau mais de contenu.»
Le ministre de la Communication a tenu un discours d'exclusion et se retrouve dans le camp de l'injustice
Quand on étudie un texte émanent du pouvoir qui ne tolère rien qui puisse lui faire équilibre, contrepoids et à plus forte raison contre-pouvoir, il faut d'abord le vider de son venin. La politique n'est plus la science des Etats et des gouvernements, mais la technique de la conquête, de la pratique et de la conservation du pouvoir. Pour combien de temps le machiavélisme qui sévit au sommet de l'Etat décidera encore de la confiscation du suffrage universel ?
Un rapide survol de la charte du ministre de la Communication permet de savoir qu'il y a une violation réfléchie, délibérée, outrageante de la liberté d'expression, bafouée, violée au gré des intérêts du pouvoir pour le conforter et non le remettre en cause. Par sa charte, il veut occuper le devant de la scène politique. Elle décide le refus de la liberté qui est la source de la vie pour tous les Algériens et les Algériennes qui sont pour le boycott des élections législatives du 4 mai. Elle me fait froid dans le dos et de nombreux Algériens partagent ce frisson.
Les Algériens attachés à la dignité humaine qui est la clef de voûte de la société et son contraire l'humiliation doivent s'opposer à cette discrimination par devoir, par conviction, avec l'intelligence du cœur et de la chaleur humaine. C'est de l'intolérance qui ne peut être tolérée.
Les Algériens ne sont pas égaux devant la loi et ne peuvent se prévaloir des droits et libertés proclamés par la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ils n'ont pas le même droit à une protection contre toute discrimination, parce que le ministre de la Communication arbitraire et oppressif dispose d'une liberté de décision.
La défense de la liberté nécessite conviction, courage, détermination pour combattre la domination du ministre secondé par une administration envahissante et étouffante. La liberté est indivisible et là où elle fait défaut surgit la tyrannie. Il faut placé haut la liberté qui est toujours la liberté de celui qui pense autrement, et faire d'elle notre leitmotiv au service de la dignité de tous les Algériens.
Le respect de la personne, de sa liberté, repose sur l'Etat de droit qui s'oppose au droit de l'Etat. C'est par le droit et dans le droit que la liberté politique constitue le complément et la garantie de la liberté civile, pour vivre dans la liberté et la justice. Des propos graves ont été tenus par le ministre de la Communauté qui veut éliminer les partisans du boycott de la vie politique, et les déposséder de leurs droits. La main qui désigne les autres se désigne aussi. Garder le silence sur des faits aussi graves, c'est perdre le droit à la parole, et les voix qu'on veut faire taire ne doivent pas se taire.
Comme Joseph Goebbels, ministre de l'Information et de la Propagande de l'Allemagne nazie, le ministre de la Communication soutient : «Charbonnier est maître chez soi.» Goebbels a ajouté : «Nous faisons ce que nous voulons de nos socialistes, de nos pacifistes et de nos juifs, et nous n'avons à subir le contrôle ni de l'humanité ni de la société des nations.» Le ministre de la Communication veut faire ce qu'il veut des partisans du boycott, et surtout les réduire au silence.
L'histoire qui est tragique nous rappelle que la politique est un jeu cruel et que la règle du jeu ne se trouve pas chez Ibn Khaldoun, Descartes ou Keynes, mais dans Machiavel. Tout ce qui cède au rapport de force, au fait accompli, marginalise ou humilie l'homme est à combattre. Il ne faut pas considérer le peuple comme immature, mineur, ayant besoin d'un tuteur, mais comme adulte majeur et responsable. Le culte d'un homme ne peut constituer l'idéal de l'Algérie qui aspire à la démocratie, à la liberté et à la justice, au progrès scientifique et technique.
La volonté commune des Algériens dans ce moment-clé de la vie politique où se joue l'avenir du pays est de donner à l'Algérie un président, à l'Etat son chef, avec séparation et équilibre des pouvoirs et partage des responsabilités. Les droits de l'homme ont l'autorité que leur confère la qualité des hommes et des femmes qui agissent en leur nom.
L'Algérie ne vit ni dans la démocratie ni dans un Etat de droit, et ne respecte ni les libertés individuelles et collectives. Les associations des droits de l'homme des Algériens résidant à Genève doivent déposer d'urgence une plainte devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU contre le gouvernement algérien qui dépossède de leurs droits les Algériens partisans du boycott.


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