L'Algérie a réalisé des recettes de 45 milliards de dollars pour les exportations d'hydrocarbures durant les 10 premiers mois de l'année 2006 », a annoncé, hier, au Forum de la Chaîne III « En toute franchise » le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. La fiscalité pétrolière a atteint déjà 2377 milliards de dinars pour les dix premiers mois de l'année, a indiqué le ministre. Ces recettes devraient encore augmenter avec l'application de la taxe sur les super profits, selon le ministre. « Donc, la taxe a été faite pour écrémer une bonne partie de ces super profits, c'est une normalisation », a indiqué le ministre en ajoutant que cela va rapporter à l'Etat 1 milliard de dollars. « La taxe pourrait rapporter 1 à 1,5 milliard de dollars par an », a-t-il estimé. Abordant l'état d'avancement du projet de gazoduc Medgaz, le ministre a indiqué que, la réalisation a déjà démarré. Actuellement il y a 4 contrats de vente de gaz qui ont été signés et un autre va l'être avec Gaz de France. Questionné sur le marché pétrolier, le ministre a déclaré : « Nous allons avoir une stabilisation des prix, mais peut-être un affaiblissement au cours du 2e trimestre 2007, à ce moment, on pourrait à la faveur de la réunion qui aura lieu à Abuja le 14 décembre prochain, décider d'une deuxième diminution de la production ». ` « Je pense que tous ont appliqué la décision, y compris l'Algérie ; nous avons réduit notre production de 59 000 b/j à partir du 1er novembre, l'Arabie Saoudite a aussi réduit ainsi que la Libye, les Emirats arabes unis... Et d'après les observateurs, une grande partie de la production a été retirée », a indiqué le ministre. Concernant l'information sur le retrait d'Anadarko d'Algérie, le ministre a déclaré que les autorités n'avaient reçu aucune demande en ce sens et que le premier responsable de la compagnie américaine a déjà démenti l'information. Le président d'Anadarko a répondu qu'il n'avait pas l'intention de déménager, a répondu le ministre. Toutefois, si Anadarko se retire, Sonatrach a le droit de préemption pour racheter ses actifs, et si Anadarko veut se retirer en nous cédant gracieusement ses actifs, nous ne dirons pas non, a commenté le ministre. Concernant le projet de raffinerie de Tiaret, stratégique pour le marché national, le ministre a estimé qu'il pourrait être réalisé par Sonatrach seule dans la mesure où les négociations n'avancent pas avec les compagnies intéressées. A une question sur l'affaire BRC (Brown and Root Condor) dont le dossier se trouve au niveau de la justice, Chakib Khelil a déclaré qu'il n'avait pas été convoqué par la justice et que ni lui ni le PDG de Sonatrach n'ont eu accès au rapport de l'IGF. Donc, « je ne peux pas vous faire confiance », a répondu le ministre à propos des informations reproduites et attribuées au rapport de l'IGF. Ensuite, il a fait un long historique sur la naissance de BRC dans les années 1990 et du travail qu'elle a accompli depuis, notant qu'elle emploie 1000 ingénieurs. Elle a une gestion autonome ; elle a fait du travail pour le compte du ministère de la Défense et de Sonatrach et ce n'est qu'une filiale qui relève de loin du ministère, a répondu le ministre qui a ensuite posé la question : « Pourquoi ce harcèlement du ministère de l'Energie pour cette société qui n'a fait que son travail ». A propos des prix pratiqués par cette société, il appartient à un expert de déterminer la valeur de chaque matière en fonction de la qualité, a répondu M. Khelil. Concernant l'augmentation des prix de l'électricité, le ministre a estimé qu'il y a deux façons de le faire pour permettre à Sonelgaz de faire face à ses investissements. Augmenter les tarifs ou bien donner une subvention à Sonelgaz pour éviter une forte augmentation. La loi prévoit le cas de la subvention. Revenant à la charge, un confrère a reposé une question sur BRC. « Je n'ai pas vu le rapport de l'IGF, je ne peux pas répondre, je ne peux pas vous faire confiance... Les marchés de gré à gré sont prévus aussi bien par le ministère de la Défense nationale que par Sonatrach », a répondu le ministre. « Qui est le juge pour dire si ça coûte plus cher ou moins cher, il faut faire appel à un expert », a ajouté le ministre.