Le bilan du secteur présenté, hier par le ministre de l'Energie et des Mines au forum d'El Moudjahid, fait état de l'augmentation de l'ordre de 56% des exportations d'hydrocarbures algériennes ces quatre premiers mois de l'année. Ils ont atteint 27,2 milliards de dollars de janvier à fin avril 2008. Quant au volume global des exportations d'hydrocarbures, il a atteint, sur la même période, 48 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) contre 47,2 millions de TEP, soit une hausse de 2%. A fin 2008, il est prévu d'engranger 81 milliards de dollars de recettes. Pour la fiscalité pétrolière versée au Trésor entre janvier et avril 2008, elle a atteint le montant de 1 258 milliards de dinars contre 837 milliards durant la même période de l'année dernière. Le montant de la fiscalité pétrolière versé entre janvier et avril a atteint ainsi un excédent de près de 300 milliards de dinars par rapport au montant annuel de recettes prévu dans la loi de finances 2008 qui a tablé sur une fiscalité pétrolière de 970,2 milliards de dinars sur toute l'année 2008. Le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil a, sur un autre plan, annoncé que l'Algérie ira vers des contrats à court terme en matière de gaz. Et ce, pour permettre le réajustement des prix qui sont souvent indexés sur ceux du pétrole. Actuellement, les contrats à long terme ne permettent pas de réviser ces prix lorsque ceux du pétrole flambent. Chakib Khelil a déclaré : «Nous voulons des contrats à court terme pour pouvoir négocier les prix de ce produit aux pays acheteurs, suivant les fluctuations du marché pétrolier.» A propos du problème qui oppose l'Algérie à l'Espagne sur les prix du gaz, M. Khelil dira : «Les deux partenaires sont en discussions depuis 2005, et les résultats de l'arbitrage sont attendus d'ici la fin de l'année en cours ou au début de l'année 2009.» Sur le projet Medgaz, Khelil fera savoir : «Les autorités espagnoles ont octroyé le droit de vote à la Sonatrach qui détient 36% d'actions dans la société Medgaz de droit privé, alors que les deux entreprises privées, Repsol et Gaz Natural, ont introduit récemment un recours contre cette décision, contre laquelle nous sommes en train de nous battre. Mais cela ne se répercutera pas sur le projet qui sera opérationnel dès l'année prochaine.» «Je ne pense pas que le gouvernement a la volonté et les moyens d'aller dans cette direction», a-t-il par ailleurs déclaré sur la création des fonds souverains. Interrogé sur l'énergie nucléaire, Khelil soulignera la volonté de l'Etat de relancer l'utilisation pacifique de cette énergie, à travers la mise en place d'un institut de formation, de la mise à niveau de l'infrastructure et des textes règlementaires, et le développement de la coopération internationale. A la question de savoir pourquoi la Sonatrach ne fait pas appel aux financements extérieurs, l'invité du forum a indiqué : «Nous faisons appel aux ressources financières locales car elles sont disponibles et permettent aux banques de se renforcer, d'autant que les projets de cette entreprise sont rentables.» Concernant l'exportation de l'électricité algérienne vers l'Allemagne à partir du solaire, le représentant du gouvernement a expliqué n'avoir pas entendu parler de ce projet, et qu'«il doute de sa faisabilité et de sa rentabilité. Sauf s'il s'agit d'un projet pilote et d'une technologie que les Allemands veulent ramener dans notre pays». Interpellé sur les marges de bénéfice des stations-service, le premier responsable du secteur a expliqué qu'«on ne peut pas obtenir des marges plus importantes tant que le problème des taxes sur le diesel n'est pas encore réglé». Et de préciser que «nous ne pouvons pas encourager une structure de prix de consommation de produits qui ne sont pas très disponibles chez nous, mais il faut plutôt aller vers l'encouragement de l'utilisation de l'essence et du GPL que nous produisons nous-mêmes». Quant à un risque d'augmentation des tarifs du transport en commun, si des taxes sont introduites sur l'utilisation du gasoil, le ministre fera savoir que son département a proposé «un fonds qui sera alimenté par les taxes imposées à l'utilisation du diesel pour subventionner les prix du transport». B. A. Khelil à propos de l'augmentation des quotas de pétrole La décision sera prise à la réunion prochaine de l'OPEP Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré au forum d'El Moudjahid qu'«il ne pense pas qu'il y aurait une décision de l'OPEP d'augmenter sa production». En tout cas, selon lui, «aucune augmentation des quotas de production de pétrole ne se fera avant la réunion ordinaire de l'OPEP prévue le 9 septembre prochain à Vienne». «C'est uniquement lors de cette rencontre que sera tranchée la décision d'augmenter ou de maintenir le plafond actuel de production», a-t-il précisé, rappelant que «ces prix ne dépendent plus de l'offre et de la demande». B. A.