La gouverneure générale et commandant en chef du Canada, Mme Michaelle Jean, est arrivée, hier, à Alger, pour une visite officielle de quatre jours, à l'invitation du président Bouteflika. Mme Jean est accompagnée d'une importante délégation de parlementaires et d'hommes d'affaires canadiens. Cette visite, la première d'un chef d'Etat canadien en Algérie, s'inscrit dans « la dynamique de renforcement du partenariat algéro-canadien ». De nombreux observateurs s'accordent à dire que les relations entre les deux pays, vieilles de 40 ans, ont connu un développement soutenu depuis la visite, effectuée en mai 2000, à Ottawa, par le président Bouteflika. Un voyage durant lequel le chef de l'Etat algérien a été interviewé par Mme Michaelle, alors journaliste-vedette de la télévision canadienne. Celle-ci est à la tête du Canada, depuis septembre 2005. Le séjour à Alger de Mme Michaelle Jean est une première étape d'un long périple en Afrique. Outre l'Algérie, la gouverneure générale du Canada se rendra au Mali, au Ghana, au Maroc et en Afrique du Sud, où elle aura, notamment, un entretien avec l'ancien prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. A son arrivée à Alger, Mme Jean a été accueillie à l'aéroport Houari Boumediene par le président Bouteflika. Les deux responsables se sont entretenus en tête-à-tête, le même jour, à la résidence d'Etat de Zéralda. Il est prévu, aussi, que la gouverneure générale et la délégation qui l'accompagne rencontrent de nombreuses hautes personnalités de l'Etat. La délégation canadienne devra aussi participer à un forum d'hommes d'affaires algéro-canadien, prévu le 21 novembre à Djenane El Mithak, et à une rencontre au siège de l'Entreprise nationale de la télévision (ENTV). L'Algérie est, rappelle-t-on, le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen-Orient, depuis plusieurs années. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint, en 2005, les 4,4 milliards de dollars. Les exportations canadiennes ont totalisé 229 millions de dollars et les importations (qui sont constituées essentiellement d'hydrocarbures) 4,2 milliards de dollars. Le montant des investissements canadiens en Algérie avoisine, en revanche, les 3 milliards de dollars. Pendant longtemps, les exportations canadiennes vers l'Algérie étaient constituées, essentiellement, de blé dur. La tendance a, néanmoins, changé puisque c'est dans le secteur des services, notamment l'ingénierie pour les grands travaux d'infrastructures, que les compagnies canadiennes remportent, aujourd'hui, le plus de succès. Des contrats d'une valeur de plus de 2 milliards de dollars sont en train d'être honorés par des firmes canadiennes. Il s'agit de la construction, entre autres, de deux centrales thermiques à cycle combiné, de la mise en place du réseau d'adduction d'eau pour alimenter la ville d'Alger à partir du barrage de Taksebt (wilaya de Tizi Ouzou) et de la supervision de la construction de l'autoroute Est-Ouest sur 1200 km. Il a été confié, aussi, à une firme canadienne la maîtrise d'œuvre de la construction de la Grande Mosquée d'Alger. Malgré les nombreux marchés arrachés, les Canadiens estiment que les relations bilatérales restent encore en deçà des ambitions des deux pays. C'est pourquoi Ottawa compte bien mettre à profit la visite en Algérie de Mme Jean pour essayer de garantir durablement une place au soleil au Canada dans le marché algérien.