C'est hier que la Gouverneure générale et commandant en chef du Canada, Mme Michaëlle Jean, est arrivée à Alger pour une visite officielle de quatre jours, à l'invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Cette visite, la première d'un chef d'Etat canadien, s'inscrit dans "la dynamique de renforcement des relations d'amitié et de coopération entre l'Algérie et le Canada, qui ont connu un développement soutenu depuis la visite effectuée en mai 2000 au Canada par le président Bouteflika". Mme Michaëlle Jean, qui est accompagnée par une importante délégation de parlementaires et d'hommes d'affaires, a été accueillie à son arrivée à l'aéroport internationale Houari-Boumediène par le président Bouteflika qu'elle avait interrogé comme journaliste-vedette de la télévision canadienne en 2000. Les deux chefs d'Etat ont ensuite eu des entretiens en tête-à-tête à la résidence présidentielle de Zéralda (à l'ouest d'Alger). Aussi, la visite de Mme Mochaëlle Jean, qui est à la tête du Canada depuis septembre 2005, entre dans le cadre d'une tournée qui la conduira ensuite jusqu'au 11 décembre au Mali, au Ghana, en Afrique du sud et au Maroc. Aussi, sa tournée en Afrique revêt une importance toute particulière. "C'est un voyage qui s'annonce comme un des plus émouvants et chargé de sens. Effectivement, je peux dire que j'ai vécu et fréquenté l'Afrique" indiquera Mme Jean dans une entretien à l'APS. Par ailleurs, Mme Jean devrait présider un forum d'hommes d'affaires algériens et canadiens. Il serait utile de noter dans ce contexte que le Canada a investi quelque 3 milliards de dollars canadiens dans divers projets en Algérie. C'est ainsi que des entreprises canadiennes ont pris part à des travaux de construction des deux centrales thermiques, des barrages et des routes et sont également présentes dans le bâtiment et les services. Le Canada a, en outre, plus de 200 projets dans 80% du territoire algérien. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et le Canada se sont élevés à 4 milliards de dollars canadiens dans les deux sens en 2005. Aussi, cette visite de la gouverneure générale du Canada revêt un caractère bien particulier, puisque Mme Jean estime que l'évolution est "primordiale. Et même lorsque nous parlons d'investissements, d'échanges commerciaux, il est important aussi de le voir d'un point de vue utile, c'est-à-dire que les bénéfices aussi doivent aller vers les besoins immédiats et essentiels de la population". Dans ce sens, il serait utile de rappeler que des associations algériennes de la société civile bénéficient d'un financement canadien pour quelque 200 projets de soutien, aux femmes notamment. Jeudi, l'ambassade du Canada avait annoncé le financement de trois nouveaux projets sociaux pour un montant de 110 000 dollars canadiens (environ 96 000 dollars US), qui ont été sélectionnés dans le cadre du Fonds d'appui à la société civile et du Fonds canadien d'initiatives locales. Le chef d'Etat canadien estime également qu'il devrait y avoir plus de mobilité et de circulation entre les deux pays, la circulation des idées, des expertises, du savoir-faire. "Il faut la circulation aussi du mode de l'amitié et de la fraternité. C'est essentiel. Vous demandiez aussi quels seraient les axes à privilégier, il y a bien sûr la formation, je le disais, mais il y aussi l'agriculture, l'exploration et l'exploitation minières. La question de l'eau a été fondamentale pour l'Algérie dans les grands travaux, il y a aussi cet appui au niveau du génie et de l'expertise canadienne pour la construction de barrages. L'énergie électrique aussi, là encore le Canada est prêt à soutenir les efforts de l'Algérie", dira encore Mme jean. Pour rappel, quelque 50 000 Algériens vivent au Canada, dont un grand nombre a acquis la nationalité canadienne.