La quête d'enrichissement rapide semble avoir atteint toutes les couches sociales, y compris celles qu'on croyait être immunisées contre ce vice. Dans la wilaya de Boumerdès, de nombreux enseignants dispensent des cours de soutien aux élèves des différents paliers dans des caves et des garages dépourvus des moindres commodités. Ce phénomène, qui échappe au contrôle des autorités, prolifère dans de nombreuses communes de la région. A Naciria, des lycéens suivent des cours de soutien dans un garage désaffecté se trouvant à quelques encablures du lycée Saïd Boukerrou. «Le local est sale et très humide. On paye 1800 DA/mois pour huit heures de cours. Mais on est obligés d'y aller, réussite oblige, carrière aussi», diront des élèves de 3e AS, rencontrés à quelques mètres plus loin. Même chose à Tidjelabine, où l'on a constaté un panneau devant une construction non achevée invitant les élèves à s'inscrire pour y suivre des cours de soutien. C'est dire que ce ne sont pas les procédés qui manquent pour augmenter ses recettes de fin de mois. Au centre-ville de Boumerdès, ce commerce se fait généralement dans les caves des immeubles, comme c'est le cas devant l'école primaire jouxtant le siège de la wilaya. «L'endroit est très exigu et mal éclairé, en plus il n'est pas doté de vespasiennes, mais les cours sont très bien dispensés. Je dois y assister, car j'apprends vite ce que je n'ai pas pu assimiler en classe», témoigne une élève en classe de terminale. Dispenser des cours de soutien reste une pratique noble, mais celle-ci doit se faire dans un cadre légal et des endroits appropriés.