L'ampleur de l'événement est telle que plusieurs institutions nationales et internationales ont adhéré au projet. Le moins que l'on puisse dire des journées d'étude, organisées à Ghoufi (environ 100 km au sud de Batna), les 20 et 21 avril, sous le thème : «Le Centre d'interprétation culturel (CIC) au cœur du processus de développement local dans les Aurès», est que c'était un moment historique ! L'événement, organisé par l'association les Amis de Medghacen, a acté la naissance effective du projet du CIC, qui rayonnera sur les Aurès, cette terre chaouie d'une originalité humaine incontestable. L'histoire l'atteste. La terre en témoigne. Celle des Balcons de Ghoufi, plus encore, et pour cause, l'identité farouche de ses habitants y est gravée, peu importe le nom que les autres peuples leur donnent, Libyens, Numides ou Berbères. Pour l'association les Amis de Medghacen, il n'est d'autre concept plus adapté que l'interprétation pour représenter cet univers-là. Il ne s'agit pas d'interprétation au sens de traduction ou d'explication, ici, le terme est lié au patrimoine, soit un concept à part inventé par l'Américain Freeman Tilden et désignant un lieu ou une activité annexés à un patrimoine culturel ou naturel, pour donner du sens aux découvertes du visiteur. Selon Azzedine Guerfi, président de l'association, les objectifs des journées consistent à étudier les moyens et les conditions de la mise en place du CIC, en l'élaboration des grandes lignes des plans scientifique et culturel et en la constitution de deux noyaux de comités consultatifs. Le premier à visée décisionnelle et le second à visée scientifique. Le CIC, en lui-même, sera aménagé dans le site des premiers Balcons de Ghoufi, abandonné depuis des années. Il surplombe le canyon sur une surface de 1800 m², comportant une bâtisse de 300 m². L'APC de Ghassira a donné son accord pour cette concession qui sera signée incessamment. L'ampleur de l'événement est telle que plusieurs institutions nationales et internationales ont adhéré au projet. L'association a pu obtenir l'accord de principe pour un partenariat avec l'Unesco, l'Institut italien, l'Institut français, le ministère de la Culture, ainsi que la direction de la culture de Batna. Des partenaires financiers majeurs, tels que l'Agence de développement social (ADS) et l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) et même des bureaux d'études privés bénévoles, ont également adhéré à cette initiative louable. Les représentants de la quasi-totalité de ces institutions étaient présents. A l'exemple de Djillali Aichioune, expert en management culturel et directeur du bureau d'études Palm-Prod, qui, dans sa présentation de l'aménagement de l'ensemble du site du CIC, a donné des prototypes de scénographies possibles, des échelles de temps et d'événements pouvant représenter la particularité auresienne. Cette ancienne société, avec sa langue, ses traditions, son habitat à terrasses, son calendrier agraire, son droit coutumier, son indépendance légendaire, son code d'honneur et de solidarité, son regroupement en «fractions» et en tribus. Pour Rachid Hadj Naceur, représentant de l'Unesco, le financement de ce projet par l'Unesco est «un droit», l'Algérie faisant partie des pays qui s'acquittent des cotisations, mais qui profitent le moins des avantages tels que les financements. «Il y a lieu de commencer. Tous les ingrédients pour le projet sont là. Ce n'est pas compliqué. Tout est disponible sur internet», nous a-t-il dit. Pour rappel, le projet du CIC a été amorcé lors de l'événement organisé voilà une année par la même association, sur le thème des richesses de la vallée de Oued Labiod (Ighzeramellal en chaoui).