Face à une conjoncture économique difficile, les entreprises publiques se retrouvent aujourd'hui dans l'obligation de s'orienter vers des modes de financement alternatifs, notamment à travers le recours à la Bourse d'Alger, aux nouveaux produits financiers proposés par les banques, aux fonds d'investissement, ainsi qu'au partenariat public-privé (PPP). C'est ce qu'a indiqué, hier dans un entretien à l'APS, le président de l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), Lakhdar Rekhroukh, également PDG du groupe public Cosider. Selon lui, la Bourse constitue «un bon moyen pour lever les fonds, notamment pour les entreprises bien structurées et ayant des ambitions à long terme», même s'il relève une certaine «défaillance» de la communication et le manque d'expérience des Intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) dans l'accompagnement des entreprises. Quant au partenariat public-privé, le président de l'Unep estime que la réussite de ce nouveau mode de financement des projets dépend de plusieurs préalables, notamment l'existence d'un ancrage juridique et de fonds d'investissement. «C'est une formule multiforme qui peut soulager le Trésor public. Mais ce qui préoccupe le plus, c'est de trouver les meilleurs moyens pour vendre nos projets. Il faut d'abord trouver l'investisseur, le rassurer au maximum par une législation convenable et des avantages fiscaux, bien négocier les contrats et maîtriser la partie technique et juridique», précise M. Rekhroukh. Sur un autre registre, le PDG de Cosider a indiqué que la question liée à l'organisation du secteur public marchand a fait l'objet de nombreux débats au sein de l'Unep et qu'il en ressort que «toute organisation, quelle que soit sa finalité, est appelée à évoluer et à se développer pour s'adapter aux impératifs et exigences liés à son environnement». Interrogé sur le bilan des différents plans de restructuration et des mesures d'aides destinées au secteur public et engagées lors des années précédentes, le président de l'Unep estime que la performance des entreprises publiques dépend de plusieurs facteurs, notamment son statut de propriété de l'Etat, «souvent utilisé pour mener sa politique économique et sociale». «Ce qui est déplorable, c'est que certains jettent la pierre systématiquement aux gestionnaires. Si les choses sont clairement définies, les problèmes de gestion ou d'organisation peuvent être réglés de manière efficiente sans remettre en cause l'existence du secteur public», a-t-il souligné. Concernant les conditions permettant le développement du secteur économique national, M. Rekhroukh réitère les revendications de l'Unep formulées lors de la dernière tripartite à Annaba, appelant à prioriser la production nationale, à appliquer effectivement la loi qui consacre une part de préférence nationale de 25% aux entreprises algériennes, à alléger la fiscalité de l'entreprise, ce qui aidera à capter le capital informel et augmenter, par conséquent, l'assiette fiscale et à limiter davantage les importations pour encourager le développement d'un tissu industriel local à terme.