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Drogues, carburants et trafic d'armes à Bir El Ater
Frontière algéro-tunisienne
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2017

«Al Contrat», «Legnatria» ou tout simplement les trabendistes sont autant de noms qui collent aux contrebandiers, de Bir El Ater, la «49e wilaya» du pays, où seule la loi de l'argent et de la corruption s'applique. Les gros bonnets de la contrebande achètent la sécurité des convois de carburants, de pneumatiques et d'aliments de bétail, à destination de la Tunisie, qu'ils troquent contre ceux de psychotropes, de pilules pour avortement, de fruits exotiques, de semoule, de farine et de friperie. Dans ce no man's land, l'Etat n'a pratiquement plus de pouvoir...
Il fait près de 30°C en cette journée de début mai. Nous quittons la ville de Tébessa pour rejoindre, Bir Al Ater, à quelque 90 km. La route est presque vide. Au premier point de contrôle, visible à la plaque, il n'y a point de policiers. Ils sont à l'intérieur de leurs véhicules garés des deux côtés de la chaussée. Septuagénaire, ancien moudjahid et patriote de la première heure, notre guide, El Hadj, lâche : «Ils sont là pour la forme…Ils ne contrôlent rien. Vous allez le constater de visu.» Il n'avait pas tort. Sur notre gauche, un véhicule tout-terrain, type Hillux, sans immatriculation, sort de la piste à une vitesse vertigineuse.
Chargé de grands jerricans, il fonce dans notre direction, obligeant le chauffeur à slalomer et à l'éviter de justesse. Nous nous arrêtons, le temps de reprendre notre souffle. «Vous venez d'accéder au territoire de ‘‘shab Al Contra'' (les gens des contrats en référence à la contrebande, ndlr). La loi n'est appliquée qu'aux faibles. Regardez ce convoi qui passe de l'autre côté de la route. Ils utilisent des pistes, puis reviennent vers le goudron. Tous ces véhicules viennent de Libye ou de Dubaï. Ils ne sont pas enregistrés.
Leurs propriétaires les transforment pour en faire des bolides de transport de marchandises. Ils leur enlèvent les cabines, et après une année ou deux de trafic, ils les désossent pour les vendre en pièces détachées», explique El Hadj. Le téléphone accroché à l'oreille, il est tout le temps informé de ce qui se passe aux alentours de la ville. Normal, en tant qu'ancien patriote, il a toujours la crainte de revivre les années du terrorisme, où la région était sous le joug des groupes armés. Des deux côtés de la route, nous remarquons un, deux, voire trois véhicules, garés à l'abri du soleil. «Ce sont les kechafa (les éclaireurs).
Ils sont payés pour signaler, par téléphone, tout mouvement des forces de sécurité sur la route. Ils sont recrutés par les contrebandiers nouveaux dans le trafic, parce que les plus anciens n'ont pas besoin de surveiller la route. Ils achètent sa sécurité. Un kechaf peut toucher jusqu'à 10 000 DA pour chaque convoi qui passe…», révèle El Hadj. Nous traversons deux autres barrages, cette fois-ci de la gendarmerie. Nous passons sans aucun contrôle.
A peine quelques mètres plus loin, un nuage de poussière s'élève sur le côté gauche de la route. Trois véhicules blancs, tout-terrain de type Hillux, roulent à la vitesse de l'éclair en direction de la chaussée. El Hadj fait signe au chauffeur de s'arrêter. «Ne prenez jamais le risque de les dépasser. Ils ont pour consigne de foncer sur tout véhicule, surtout des forces de sécurité, qui les bloquent. De nombreux gendarmes ont été blessés ainsi et leurs véhicules complètement défoncés», explique El Hadj.
Les trois Hillux n'ont aucune immatriculation et sont chargés de jerricans de carburant. Ils se sont évaporés en quelques secondes. Subitement, trois 4x4 des services des Douanes surgissent de nulle part. Ils sont dans le sens contraire des trois Hillux. Ils sortent de la piste, pour rejoindre eux aussi la chaussée. Ils scrutent la route avant de prendre la direction de Tébessa. N'ont-ils pas remarqué les trafiquants ? On n'en sait rien. Nous continuons notre chemin vers Bir Al Ater.
«El Kechafa, les éclaireurs des nouveaux contrebandiers»
A 25 km de la frontière, notre guide pointe son doigt pour nous montrer l'endroit où l'ex-sénateur Bediar, avait été enlevé, il y a plus de 15 ans. «Il a été séquestré dans cette maison avec ses deux accompagnateurs. Il revenait de Tunisie. Cette région était sous l'emprise des terroristes et maintenant elle est tombée entre les mains des contrebandiers», nous dit-il. Une Mercedes s'avance à vitesse réduite. «C'est un éclaireur. Il informe les chauffeurs des camions de la présence ou non des forces de sécurité», souligne notre guide avant que le convoi de pneumatiques ne traverse la piste à grande vitesse.
Nous poursuivons notre route, jusqu'à l'entrée de Bir Al Ater. Un barrage fixe de policiers est dressé à proximité d'une station d'essence, dont les distributeurs de carburant sont blindés par des plaques métalliques. «Elle était la seule qui assurait la distribution d'essence à Bir Al Ater. Elle constituait une cible non seulement pour les terroristes mais aussi des ‘‘guenatria'' (trafiquants, ndlr) qui prenaient le carburant par la force.
Raison pour laquelle, les distributeurs ont été blindés», explique El Hadj. La ville grouille de monde. Quelques façades sont couvertes de grandes affiches de candidats à la députation, alors que les étals, disposés anarchiquement sur les trottoirs, sont bien achalandés. Nous entrons au milieu des habitations, ou plutôt les entrepôts surmontés d'habitations. La semoule et la farine tunisiennes se trouvent partout.
Les grands sacs empilés jonchent la grande partie du quartier. Visiblement, notre véhicule est l'un des rares à avoir une immatriculation. Les habitants semblent privilégier les grosses voitures. «Enlevez vos ceintures de sécurité. Ici seuls les étrangers à la ville la portent. Vous risquez d'attirer l'attention sur vous», nous conseille El Hadj. Nous pénétrons dans les ruelles sinueuses de ce quartier, appelé «El Matar», un ancien aérodrome de l'époque coloniale, devenu un immense bidonville, où les terroristes se réfugiaient durant les années 1990.
De nombreux véhicules immatriculés en Tunisie circulent ou sont en stationnement. «Remarquez ces Mercedes, ces Renault 21, ces Toyota et ces Peugeot 505. Aucune voiture n'a de siège arrière. Il a été enlevé pour laisser place au double réservoir. Elles sont très prisées. Elles permettent aux jeunes de se faire un peu d'argent, parce que les guenatria, utilisent les 4x4 et les camions pour le chargement de citernes d'essence.
Le trafic est une activité très lucrative. Avant, les trafiquants prenaient des risques énormes. Aujourd'hui avec le téléphone mobile et l'argent, ils agissent en toute quiétude. Ils sont bien organisés», souligne notre guide, avant qu'il ne soit interrompu par l'apparition bruyante d'un véhicule Toyota, sans immatriculation chargé de jerricans d'essence. Il passe à toute vitesse, ne laissant derrière lui qu'un nuage de poussière et l'odeur asphyxiante de carburant.
El Hadj se montre un peu inquiet. Aujourd'hui, la majorité des entrepôts sont fermés et les véhicules tout-terrain, toujours sans immatriculation, stationnés. «Je suis sûr et certain qu'il se passe quelque chose. Ils ont dû se passer le mot pour fermer», dit-il avant qu'un Hillux ne nous dépasse à une vitesse incroyable. Il sort d'un entrepôt bien chargé de carburant et se dirige droit vers la sortie du quartier. Nous roulons entre les ruelles et l'écrasante majorité des rideaux des entrepôts sont baissés.
«Les Hillux n'ont pas de papiers, ils viennent de Libye et de Dubaï»
Nous décidons de quitter les lieux avant que notre présence ne soit signalée. Nous reprenons la route. Nous croisons une patrouille de gendarmes, et moins d'un kilomètre plus loin, un convoi de 4x4 chargés de pneus roule à grande vitesse, slalomant sur la piste parallèle à la chaussée. Nous nous arrêtons le temps de prendre discrètement quelques photos, mais il y a risque de se faire remarquer par les contrebandiers. El Hadj nous conseille de rentrer et de revenir le lendemain.
Dès la matinée, nous prenons attache avec lui, pour nous retrouver à Bir Al Atter. Aujourd'hui, la température est plus clémente. Les entrepôts sont toujours fermés, mais finissent par ouvrir l'après-midi. Le quartier se transforme. Des ruelles sont dédiées à la friperie, d'autres aux produits alimentaires, aux pneus, et d'autres au carburant. Le litre d'essence est vendu à 70 DA le litre et le mazout à 60 DA. «Si vous tombez en panne d'essence, vous êtres obligés de l'acheter. Il y a une complicité avérée avec les propriétaires et les travailleurs des stations d'essence.
Dès que Naftal leur livre la quantité dont ils ont besoin, ils préfèrent la vendre totalement un peu plus cher aux contrebandiers, lesquels l'acheminent vers la Tunisie. Ils ne laissent ici qu'une infime partie…», informe El Hadj. Mais cette «infime partie» semble tellement importante que l'on s'interroge sur le volume d'essence qui traverse la frontière. Un grand pan de ce quartier est consacré à la vente illicite de carburant, exposé librement à l'entrée des entrepôts, dans des bidons d'huile de 5 litres, de 2 litres et d'un litre.
Au moment où nous demandions les prix, un jeune homme, à peine 25 ans, casquette sur la tête et téléphone accroché à l'oreille, s'avance et discute discrètement avec le marchand, qu'il semble bien connaître. Il se retire puis revient à bord d'une Mercedes, qu'il fait rentrer à l'intérieur de l'entrepôt. Au bout de 20 minutes, le plein des deux réservoirs est terminé. Le jeune homme repart et le marchand nous informe qu'il n'a plus de mazout. Il nous oriente vers son voisin, à quelques mètres plus loin. «Tous les garages qui longent ce trottoir vendent du mazout. Vous ne risquez pas de tomber en panne», nous dit-il.
El Hadj nous dirige vers le quartier «Genie», où les maisons sont un peu mieux construites. «C'est ici que les trafiquants d'armes habitent. Ils ont amassé des fortunes colossales. Rares sont ceux qui ont été pris par les services de sécurité. Ils travaillent discrètement en réseau fermé. Les gens des ‘‘contrats'' viennent faire leurs commandes d'armes ici. Si vous voulez une kalachnikov, ramenez 400 000 DA et elle vous sera livrée, sans que vous ne sachiez comment et d'où elle a été acquise», nous dit-il, avant de nous faire signe de partir.
Il sent «quelque chose de pas bien». Il ne nous dit rien, mais nous presse de quitter les lieux. Les ruelles de ce quartier ne sont plus désertes comme la veille. La circulation des 4x4 est intense. Aucun de ces véhicules ne porte une plaque d'immatriculation et tous sont renforcés par des plaques métalliques. Bon nombre d'entre eux sont chargés d'essence ou de pneus.
«A l'arrière des 4x4, des enfants chargés de jeter des pierres sur les gendarmes»
Dans d'autres 4x4, des enfants sont assis à l'arrière. «Ces enfants sont payés pour jeter des pierres sur les véhicules des douaniers ou des gendarmes, lorsque les Hillux transportant la marchandise sont pris dans un barrage. Leur rôle est de faire de la diversion, pour permettre au convoi de prendre la fuite», explique El Hadj. A la sortie de la ville, une patrouille de gendarmes circule à vitesse réduite. Comment n'a-t-elle pas remarqué ces convois bruyants de 4x4 ?
El Hadj passe son temps à nous raconter ses périples dans la lutte antiterroriste. Dans chaque coin, chaque quartier, chaque ruelle, il y a un élément qui l'a marqué au point d'en faire état dans le détail. Nous arrivons à la station d'essence de Anguet Ahmed, où les 4x4 Hillux sans immatriculation font le plein. Visiblement, ils viennent de décharger la marchandise et s'approvisionnent en carburants pour un autre voyage. Nous continuons notre route vers Oum Ali, la commune la plus proche du poste frontalier Bouchebka. Quelques kilomètres seulement la séparent de la Tunisie. A notre arrivée, des dizaines de jeunes sont en ébullition.
Les lycéens sont en grève, pour dénoncer l'affectation de quatre postes de travail à des personnes «étrangères» à leur commune. Ils dénoncent aussi la fermeture de la seule maison de jeunes et l'unique bibliothèque de la ville. «Ils nous accusent de faire dans la contrebande, alors que l'exclusion et l'oisiveté poussent les jeunes au pire. Nous avions un commerce très rentable avec la Tunisie, mais depuis qu'ils ont construit le mur en terre, c'est devenu plus difficile.
Ce sont les gros bonnets qui font de la contrebande et non pas les jeunes d'Oum Ali», lance Hamdi Pacha, un jeune diplômé d'un mastère en finance. Lui et son voisin, Hocine Aouidat, titulaire d'un mastère en organisation, sont au chômage depuis qu'ils ont quitté l'université, il y a trois ans. «Nous n'avons aucune chance d'accès au travail ni à Tébessa, ni à Bir Al Ater. Pour manger le pain, il faut quitter la wilaya.
Nous avons des familles à nourrir. Nous voulons travailler dans notre région. Nous avons des potentialités importantes, comme cette forêt inexploitée, cette auberge de jeunes fermée et ce poste-frontière qu'on refuse d'ouvrir alors que du côté tunisien, tout est prêt», lancent les deux jeunes, avant qu'une dizaine d'autres ne les rejoignent. La colère est à son comble. Cette ville, que beaucoup qualifient de porte d'entrée de la contrebande, est en colère. Pourtant, un mur de tuf est érigé tout le long de la frontière.
Les 18 kilomètres de la route reliant Oum Ali à Bouchebka sont désertés par les automobilistes. Tout au long de cette chaussée complètement défoncée, se dresse ce mur de terre improvisé en obstacle, mais marqué par des passages bien visibles, par lesquels circulent les produits de contrebande. Ces derniers sont abandonnés par des trafiquants tunisiens, pour être récupérés par les Algériens. Cela se passe à quelques kilomètres seulement d'une immense caserne des gardes-frontières et aussi du poste des Douanes.
Nous nous arrêtons pour prendre des photos, des véhicules de la Gendarmerie nationale passent à grande vitesse sans se soucier de notre présence. «Ici nous sommes dans la ‘49e wilaya', là où l'argent et la corruption sont maîtres des lieux», lance notre guide, avant de nous quitter. Nous retournons à Tébessa et à peine arrivés, El Hadj nous appelle pour nous demander d'aller voir le quartier «Felloudja» situé à la sortie de la ville.
Nous y allons en nous demandant qu'allons-nous trouver. C'est la consternation. Un immense bidonville, où les forces de sécurité n'ont pas droit d'accès. Tout ce qui est illicite se vend au grand jour. «La drogue, l'alcool, les psychotropes, le carburant et tous les produits inimaginables sont vendus librement.
Un jour, policiers et gendarmes ont décidé d'y faire une descente. L'information s'est vite répandue et vous savez comment les habitants les ont fait rebrousser chemin ? Ils se sont mis sur des 4x4 et ils commençaient à sillonner les ruelles avec les drapeaux de Daech. Je vous conseille de partir d'ici, il est un peu tard. Vous risquez d'être agressés», nous dit un ancien journaliste, parfait connaisseur de la région.
El Hadj nous prie de mettre la lumière sur cette région, où la contrebande a fini par avoir la mainmise sur l'administration. Certains gros bonnets, connus pour avoir blanchi l'argent du terrorisme, se sont lancés dans la politique. Ils sont devenus des élus locaux, voire des parlementaires. Ils ont le pouvoir de l'argent et celui de la politique. Ils les utilisent non pas au profit de la communauté, mais strictement pour l'intérêt de leurs organisations de contrebande…


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