Près d'une centaine d'étudiants se retrouveront pour une compétition épique. Quel étudiant en aéronautique n'a pas rêvé de mettre en pratique la théorie apprise sur les bancs de son université et de concevoir une fusée amateur qu'il pourra lancer un jour ? Le rêve est plus proche de la réalité qu'on ne le croit ! Près d'une centaine d'étudiants venant de neuf universités algériennes se retrouveront le 25 septembre prochain à l'Institut d'aéronautique et d'études spatiales de Blida, pour une compétition où ils auront à présenter des maquettes et des prototypes, sans moteur, de fusées amateur de haute puissance, qu'ils auront conçues et validées auparavant selon des critères scientifiques et techniques rigoureux. «Le plus important pour le moment n'est pas de lancer ces fusées. Le focus est porté sur la conception et la validation du travail des étudiants, ainsi que sur la réalisation du prototype ou de la maquette. On le fera dans quelques années après l'obtention des autorisations nécessaires. Les Tunisiens le font et ils organisent des lancements de fusées qui atteignent 500 mètres d'altitude», explique Abdelkader Kherrat, chargé de cours en aéronautique à Polytechnique Montréal et ancien étudiant de l'Institut d'aéronautique de Blida. «Ce genre de compétition est organisée partout dans le monde. L'année dernière, à Green River, en Utah (USA), où j'étais présent, une équipe de jeunes étudiants égyptiens s'est classée sixième», nous explique cet infatigable ingénieur chez le constructeur canadien Bombardier, qui s'apprête à visiter une compétition qui se tiendra au Québec, où l'Association canadienne de fuséologie organise des lancers qui atteignent les 2000 mètres d'altitude. «Le but de cette manifestation est d'offrir aux étudiants une activité parascolaire qui leur permettra de vivre une expérience en ingénierie», ajoute Abdelkader Kherrat, qui a déjà réussi auparavant à envoyer une carlingue d'avion de Bombardier à l'Institut de Blida. «Les étudiants sont énormément motivés. Je reçois quotidiennement des questions sur Facebook et sur le skype à des heures tardives, ici, alors imaginez à quelle heure en Algérie [5 heures de décalage horaire, NDLR]», mentionne cet ancien étudiant de Polytechnique d'El Harrach et passionné d'aéronautique à l'enthousiasme contagieux. L'idée de cette compétition remonte à il y a une année, lorsqu'il l'avait proposée à des enseignants universitaires algériens qui l'ont rapidement adoptée. S'en est suivi un accord de la direction générale de la recherche du ministère de l'Enseignement supérieur, qui ne s'est pas fait prier pour s'embarquer dans le projet. Le recteur de l'université de Blida a proposé d'accueillir cette première édition. D'autres universités peuvent s'ajouter aux neuf qui ont répondu à l'appel (Oran, Bel Abbès, Blida, Ecole Polytechnique d'El-Harrach, Bab Ezzouar, Constantine, Ecole Polytechnique de Constantine, Biskra et El Oued). Les étudiants, qui sont suivis par des encadreurs en Algérie, auront aussi l'aide et le support d'une équipe à Montréal. La compétition durera un jour. Les 3 équipes gagnantes devraient recevoir entre 50 000 et 200 000 DA de prix. Pour le moment, Abdelkader Kherrat a réussi à convaincre Cevital et Soficlef de sponsoriser l'événement et continue à essayer de convaincre d'autres.