Le concert de dimanche soir au Festival Mawazine-Musiques du monde, se déroulant du 12 au 20 mai à Rabat (Maroc), est celui d'une légende vivante de la musique américaine et du monde, Nile Rodgers. Pour cerner le profil de Nile Rodgers, guitariste, auteur, compositeur, arrangeur et producteur, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, et bien, c'est lui qui a coécrit We Are Family (Sister Sledge) (1979), Up Side down (Diana Rossa), Let's DanceDavid (Bowie), Original Sin (Inxs), Like a Virgin (Madonna), The Reflex,The Wild Boys (Duran Duran) et sans omettre cheb Mami. Pour qui il avait signé neuf titres sur l'album Dellali publié en 2001 et où figure la chanson-titre Le Raï, c'est chic… Ceci pour les anciens. Old school (ancienn école). Pour les jeunes, les hit Get Lucky, Lose Yourself to Dance (Daft Punk, 2013) en featuring avec Pharell Williams, Lay Me Down, (Avicii), Together et Disclosure (Sam Smith), c'est encore Nile Rodgers. Le concert baptisé «Chic avec Nile Rodgers» donné dimanche soir à l'OLM Souissi de Rabat aura été un album de sa vie qu'il a compulsé avec une foule nombreuse venue découvrir ce monument de la musique disco, funk, soul et pop. Un CV hallucinant, trois Grammy Awards (Oscar de la musique aux Etats-Unis), 200 millions d'albums, 50 millions de singles à travers la planète, le magazine Rolling Stone l'a classé parmi les 50 personnes les plus importantes du monde de la musique et il y a plus d'un mois, il a été intronisé au Rock'n'Roll Hall of Fame, le panthéon de la musique. Combat de 6 ans contre le cancer Se remettant d'un combat de six ans contre le cancer, Nile remercie Dieu. Il s'en est remis. Quand le médecin lui a annoncé la terrible nouvelle, Nile Rodgers s'est isolé pour beaucoup lire, méditer, apprendre… «Si je meurs, alors, autant faire ce que j'aime le plus au monde, la musique». «So I Get Lucky» (j'ai eu de la chance)». Et il a continué, avec un courage exemplaire, à se battre et à produire. Donné pour mort, condamné, il ressuscitera, il renaîtra. Il «goupillera» Get Lucky avec le duo français Daft-Punk, continuera à gagner énormément d'argent (budget hit record). «I'm cancer free» (je suis guéri du cancer» confiera-t-il au public, non sans émotion. Présentant le tube planétaire Get Lucky, Nile Rodgers soulignera : «C'est du disco, funk, dancing, soul. C'est la vie, l'amour, la paix et le bonheur.» Et il a placé la barre très haut. La foule ne pouvait tenir et décliner une telle invitation à la mode des discothèques des 70's et 80's. Les paroles disent : «Comme la légende du phénix/nos fins n'étaient que des débuts/ce qui maintient la planète en rotation/la force du commencement /alors mettons la barre plus haut/et levons nos verres jusqu'aux étoiles/Je suis debout toute la nuit pour être chanceux/le présent n'a pas de rythme/en cadeau continue de s'offrir /quelle est cette chose que je ressens ? Si tu veux partir, je te suis…» Alors, on danse Et puis s'ensuit le medley (pot- pourri) résumant une discographie de 40 ans avec de prestigieux artistes. Everybody Dance, Dance, Dance, Dance (Yowsah, Yowsah, Yowsah), Le Freak, Chic-Cheer)(Chic), I'm Coming Out, Up Side down(Diana Ross),We Are Family)(Sister Sledge), Like a Virgin (Madonna), Spacer (Sheila and The B. Devotion), Let's Dance (David Bowie) ou encore Good Times / Rapper's Delight (Chic / The Sugarhill Gang) en guise de bouquet final où Nile Rodgers rappe à la manière «old school style» et invitera un «possee» (clan, collectif) de jeunes à danser sur scène avec son big band. Mention spéciale aux choristes l'accompagnant. Surtout Kimberly Davis. Une voix, une sister soul. Dont acte ! La scène de Salé a accueilli une soirée raï. A l'affiche cheb Kader, qui chantera son tube Sidi El Houari et reprendra Shab El Baroud et Zina de Raïna Raï, Hamid Bouchnak, de la fameuse fratrie des Bouchnak, ayant signé plus de 11 albums et une carrière riche en sonorités ouvertes aux musiques du monde et Cheba Maria, chanteuse de raï originaire de Casablanca.