La Commission européenne a exclu tout financement européen de projets marocains d'énergie renouvelable en territoires occupés du Sahara occidental, a rapporté hier l'APS. «En ce qui concerne les projets d'énergie renouvelable au Sahara occidental, l'UE (Union européenne) ne finance pas de tels projets et, lorsqu'elle est contactée par des entreprises européennes et des citoyens, l'UE les informe en conséquence du statut juridique du Sahara occidental et notamment de l'exploitation de ses ressources naturelles», a écrit la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans sa réponse, au nom de l'UE, à l'eurodéputé Miguel Viegas qui l'interpellait sur l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental. La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a souligné, dans sa réponse, que l'exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental est «spécifiée dans un avis juridique d'un sous-secrétaire général aux affaires juridiques des Nations unies (Hans Corell)». Cet avis juridique, rendu en février 2002, souligne que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental doit se faire au profit du peuple sahraoui et avec son consentement. Elle a affirmé, il y a quelques jours, que le statut du Sahara occidental reste celui d'«un territoire non autonome», comme l'a décidé, en 1963, le comité de décolonisation de l'ONU. «Le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU», a-t-elle écrit dans sa réponse, au nom de la Commission européenne, aux députés européens qui l'interpellaient sur la présence militaire marocaine au Sahara occidental. A ce titre, «le statut définitif du Sahara occidental continue de faire l'objet d'un processus de négociation mené sous l'égide des Nations unies». Elle a réaffirmé le soutien de l'UE pour les efforts déployés par le secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies.» Le Commissaire européen chargé de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, a assuré, début février, que l'UE tiendra désormais compte du statut «distinct et séparé» du territoire du Sahara occidental dans ses échanges avec le Maroc en matière d'énergie renouvelable. «La déclaration (sur l'échange d'électricité renouvelable) sera mise en œuvre en tenant dûment compte du statut distinct et séparé du territoire du Sahara occidental selon le droit international», a-t-il affirmé dans sa réponse, au nom de la Commission européenne, aux députés européens Florent Marcellesi, Josep-Maria Terricabras et Jill Evans qui l'exhortaient à exclure l'énergie produite au Sahara occidental de ces échanges.