Le Centre de transfusion sanguine (CTS) de la wilaya de Béjaïa, ayant hérité des locaux de l'ancien centre de santé, affiche une physionomie beaucoup plus clean que les autres structures sanitaires de la wilaya. Ici, l'atmosphère enfreint l'humeur blême qui vous « chasse » des hôpitaux. Pas d'odeur d'éther. L'endroit est nickel. Un coup d'œil sur les murs, le matériel et le mobilier ; c'est visible qu'on n'arrête pas d'astiquer. L'agencement des différents modules du centre est conçu de telle sorte à ne pas faire zigzaguer le donneur. C'est le principe de la « ligne continue ». De la salle d'attente, il est conduit au secrétariat (mise à jour du fichier de suivi), à la consultation (le médecin vérifie si celui-ci ne présente aucune contradiction au don) et directement ensuite au prélèvement. Toute l'opération ne demande qu'une poignée de minutes. On se fait même « seringuer » tout détendu car absorbé par les images d'une émission télévisée (la télé et le démo sont offerts par des donneurs) et on récupère ses forces dans l'atmosphère reconstituée d'une cuisine. Séparées de la partie accueil, donc du regard du donneur, les salles réservées à la manipulation sont plus sobres. Séparation du sang, contrôle sérologique et groupage s'octroient le fond de la structure. L'amélioration de la qualité de la transfusion découle en partie de l'application rigoureuse des recommandations de l'OMS dont on a reçu la visite d'experts en 2004. L'appareillage de conception récente et le choix de réactifs « fournis par une firme de renommée » permettent l'application des mêmes procédés que ceux en vigueur dans les pays avancés. Une formation continue est assurée aux techniciens et aux médecins du centre grâce notamment à une liaison, par intranet, à un site alimenté par l'OMS, le ministère de la Santé et l'Agence nationale du sang. L'ordinateur lui est gracieusement fourni par l'OMS. Mais cette avancée est quelque peu décrue par « le manque d'équipements pas moins nécessaires » : des climatiseurs (pour préserver les appareils de conservation), un stérilisateur et du matériel de bureautique et immobilier. Une rénovation des banques de sang est également souhaitée par les techniciens. Dans ce contexte, le CTS de Béjaïa a effectué, selon le docteur Zaïdi, la responsable du centre, 4230 prélèvements en 2005 et 4500 en 2006. Il concède une sortie journalière de 30 à 40 poches de sang par jour. Il approvisionne les deux hôpitaux de la ville, la maternité de wilaya, les trois services d'hémodialyse (dont privés) et deux cliniques privées. Par ailleurs, il ravitaille en plasma frais congelé et en plaquettes les autres secteurs sanitaires de la wilaya. On se prépare en outre à la sécurisation de la poche de sang qui sera acheminée vers l'usine de fractionnement en projet à Alger où seront préparés les entités et les facteurs coagulants. En attendant les plaquettes, le plasma et le culot globulaire (que nécessite la prise en charge des hémophiles, des leucémiques et autres cancéreux) sont préparés à Béjaïa alors qu'il y a quelque temps il fallait aller chercher ces produits à Alger.