«L'algérianisation des programmes est un axe prioritaire pour l'ENTV», selon son directeur général. La rationalisation des ressources financières, l'algérianisation des contenus, la diversité et la qualité des programmes sont les grands axes retenus dans l'élaboration du programme du Ramadhan 2017 à l'ENTV. «Pour la deuxième année consécutive, le budget consacré à la production des programmes, aussi bien interne qu'externe, a été réduit d'environ 10%, alors que les achats de programmes étrangers ont continué à être gelés et réduits à zéro», a déclaré, hier, Tewfik Khelladi, directeur général de l'ENTV, au siège de la Télévision publique, à Alger. Sur deux ans, le budget destiné aux achats ou à la production des programmes a chuté de 34 %. «Le budget n'est pas encore bouclé. Il y a différents types de programmes. Il y a des programmes que nous finançons directement, d'autres en partenariat et d'autres encore en sponsoring. Mais, nous avons fixé une barre. Nous allons être en dessous de 400 millions de dinars», a-t-il précisé. Il a indiqué que le taux d'intégration national est de 90% sur la chaîne terrestre (Al Ardhia) «qui est la plus ouverte aux programmes étrangers, car non contrainte à certains droits de diffusion». Ce taux est supérieur dans les chaînes qui sont sur satellite (Canal Algérie, A3, chaînes 4 et 5). «L'algérianisation des contenus sera poursuivie et approfondie en guise de contribution à la promotion de la culture nationale et du potentiel de production local, d'une part, et de l'autre, pour coller aux attentes du public, qui accorde sa préférence aux programmes nationaux, en particulier durant le Ramadhan», a-t-il souligné. Les impératifs économiques ont amené le groupe public à mutualiser davantage les ressources en programmes «qui font l'objet d'une multidiffusion croisée et étudiée sur les différentes antennes». Durant les trente jours du Ramadhan, A3 et la chaîne terrestre diffuseront en commun le programme entre 17h20 et 22 h00, période où l'audimat est le plus élevé. «Le public algérien devient plus exigeant. Nous avons essayé de mettre, en fonction des moyens dont nous disposons et des objectifs que nous nous sommes fixés, un maximum de qualité pour répondre aux besoins des téléspectateurs», a-t-il souligné. L'ENTV a produit cette année un feuilleton de 30 épisodes, Samt al abriya'a (Le silence des innocents), qui sera diffusé durant le Ramadhan. Idem pour la série comique Hikayatokom (Vos histoires), réalisée par la station régionale de Constantine. Le feuilleton Ibn Badis, d'après un scénario de Zhor Ounissi, sera l'autre produit phare du Ramadhan 2017. Tewfik Khelladi a précisé que ce feuilleton n'a rien à voir avec le film Ibn Badis, qui sera projeté en avant-première nationale ce soir à la salle Ahmed Bey de Constantine et qui est réalisé par Bassil Al Khatib. «La production externe réalisée pour le compte de l'Etablissement par les producteurs privés vient compléter l'effort de production interne, en particulier dans le domaine des programmes de fiction», a indiqué le premier responsable de l'ENTV. En ce sens, plusieurs séries comiques, sketchs et sitcoms, sont prévus durant le mois de jeûne, comme Machi sahel, Dar si Tahar, Dima labass, Bergaz, Benti lâaziza, Da Mouhouche et Le retour de l'inspecteur, Un clin d'œil au duo de l'inspecteur et l'apprenti, a souligné le DG de l'ENTV. Les caméras cachées n'ont pas été oubliées avec Wech eddak, destinée au grand public, et Katakit, pour les enfants. L'ENTV a programmé une nouvelle émission de jeu culinaire adaptée d'un format international, Radjli chef, qui sera programmée avant le journal du soir (19h). «La situation concurrentielle pousse à la réflexion et à la remise en cause. Nous n'avons pas encore d'instruments ou d'instituts spécialisés pour mesurer l'audience. Nous essayons de nous adapter en regardant un certain nombre de paramètres, comme l'attrait publicitaire ou ce que nous supposons être un programme qui suscite le maximum d'adhésion. Nous sommes présents partout dans le pays. Donc, nous avons un retour d'écoute qui n'est pas celui du microcosme algérois», a souligné Tewfik Khelladi.